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Omar Sy: "Il y a tant films utiles que l'on peut faire en France"

Omar Sy, le 23 avril 2015

Omar Sy, le 23 avril 2015 - Valerie Macon -Getty - AFP

De la banlieue parisienne aux paillettes d'Hollywood, l'acteur français a parcouru un long chemin. Mais même assis dans un hôtel cinq étoiles de Beverly Hills, il n'oublie pas ses racines d'enfant d'immigré lorsqu'il évoque sa carrière.

Quelques semaines après avoir été à l'affiche de Jurassic World qui a battu des records au box-office mondial, l'acteur au célèbre sourire sera de nouveau présent sur le grand écran américain avec une production française. Samba sort cette semaine aux Etats-Unis neuf mois après sa sortie hexagonale.

Concernant cette nouvelle carrière qu'il partage entre la France et les Etats-Unis, Omar Sy confie: "Durant l'hiver j'ai tourné Samba et pendant l'été j'ai tourné Jurassic World. Et pour moi, c'est l'année parfaite". "Voyager avec des projets si différents dans la même année (...) si je peux continuer comme ça, ce serait le rêve", ajoute la star qui vit désormais dans une autre banlieue, bien plus cossue, celle de Los Angeles en Californie.

Omar Sy, 37 ans, fils d'immigrés ouest-africains, s'est fait connaître en France grâce à son duo comique avec Fred Testot à la télévision, puis pour quelques rôles au cinéma. Mais c'est son interprétation dans le film Intouchables, réalisé en 2011 par Olivier Nakache et Eric Toledano, sur une relation entre un riche tétraplégique et un banlieusard, qui le fait accéder à la célébrité mondiale. Le film, dont les réalisateurs sont aussi ceux de Samba, est devenu le plus grand succès français à l'étranger de l'histoire.

"Un film comme Samba est difficile à sortir et à financer en France"

C'est la réussite de ce film, pour lequel il a obtenu un César, qui a permis de produire Samba. "Un film comme Samba est difficile à sortir et à financer en France, à cause du sujet. Mais après l'immense succès d'Intouchables, toutes les portes étaient ouvertes", avoue l'acteur. 

L'histoire du sans-papiers Samba, dont le personnage est campé par Omar Sy, raconte ses pérégrinations pour tenter d'obtenir des papiers, avec en toile de fond la vie précaire de nombreux immigrés africains en France, décrite avec "100%" de réalisme, selon lui. "C'est pourquoi j'en suis si fier, c'est pourquoi j'adore travailler avec (ces réalisateurs), parce qu'ils disent la vérité", explique-t-il.

Cette question a régulièrement fait la Une des journaux ces derniers mois, puisque de nombreux migrants africains tentant la traversée de la Méditerranée y ont laissé parfois leur vie. Omar Sy regrette "cette malheureuse coïncidence" entre l'actualité et la sortie du film, qui bénéficiera d'une diffusion limitée aux Etats-Unis. "Bien sûr, nous avons notre sensibilité. Nous faisons partie (de l'immigration), parce que (...) mes parents viennent du Sénégal, ceux d'Eric (Toledano) viennent du Maroc et ceux d'Olivier (Nakache) d'Algérie, donc nous sommes des enfants d'immigrés, donc nous voulons en parler, donc c'est pour ça qu'on l'a fait".

Percer à Hollywood, "pourquoi pas ?" 

Tout en gardant ses racines à l'esprit, l'acteur, qui s'est installé sur la côte ouest il y a trois ans, regarde également vers sa nouvelle carrière hollywoodienne. Il a joué dans le dernier X-Men et sera bientôt à l'affiche d'Adam Jones avec la star américaine Bradley Cooper. Cette comédie sortira en octobre prochain.

Omar Sy se dit très heureux de tourner à la fois à Hollywood et en France. "D'avoir (...) la responsabilité que j'ai dans les films en France, et d'avoir quelque chose de plus léger où justement je ne suis pas le personnage principal, où j'accompagne juste un film avec un peu moins de pression et plus de liberté, c'est un équilibre parfait", résume-t-il.

Souhaite-t-il prendre les mêmes responsabilités à Hollywood un jour? "Si j'en ai l'opportunité, si c'est le bon moment et que je sens que j'en suis capable, pourquoi pas?" Mais en aucun cas, il n'envisage d'abandonner sa carrière française. "Il y a tant de films à faire en France, tant d'histoire à raconter, il y a tant films utiles que l'on peut faire", estime Omar Sy. "Il n'y a pas de raison d'arrêter".

R.I avec AFP