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Nicolas Canteloup s'excuse pour son "très gros dérapage" après sa chronique sur l'affaire Théo

Nicolas Canteloup dans les locaux d'Europe 1 en 2013

Nicolas Canteloup dans les locaux d'Europe 1 en 2013 - Martin Bureau - AFP

Après la polémique suscitée par sa chronique sur Europe 1 ce mercredi 8 février, Nicolas Canteloup et son manager ont tenu à présenter leurs excuses, regrettant un sketch "pas drôle et vulgaire".

Le mea culpa après le tollé. Comme chaque matin, Nicolas Canteloup a proposé sa célèbre Revue de presque sur Europe 1 dans laquelle l'imitateur retrace l'actualité avec humour. Mais ce mercredi 8 février, la chronique n'a pas vraiment fait rire les auditeurs, dont beaucoup n'ont pas hésité à interpeller l'humoriste sur les réseaux sociaux. En cause: des blagues d'un goût très douteux sur l'interpellation de Théo par des policiers à Aulnay-sous-Bois et sa blessure infligée par l'un des policiers avec sa matraque.

Prenant la voix de François Hollande, qui a rendu visite mardi à Théo sur son lit d'hôpital, Nicolas Canteloup s'est alors exprimé ainsi sur les ondes: "Il était de mon rôle de rassurer les jeunes de banlieue. Le rôle de la police, ce n'est pas de mettre des matraques dans les fesses. Maintenant, je tiens à m'adresser toute de même à la population gay de ce pays, une population qui me tient particulièrement à coeur, car c'est moi qui ai fait le mariage gay."

Le message à ses "amis gays"

"Je voulais leur dire ceci: 'amis gays, ce n'est pas la peine non plus de chercher un deux-pièces sur Aulnay centre, la police ne recommencera plus. C'était un accident, pas une pratique courante sur Aulnay-sous-bois", a poursuivi Nicolas Canteloup avec la voix du président de la République.

L'humoriste d'Europe 1 a ensuite évoqué le jeune Théo: "Donc avec cet épisode de la matraque, si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui lui a introduit la matraque... Eh bien ils pourront, grâce à moi, s'épouser en toute légalité!"

"Très sincèrement désolé"

Rapidement, les propos de l'humoriste ont provoqué une vive polémique parmi les auditeurs et internautes. Sur Twitter, la Société des rédacteurs d'Europe a elle-même témoigné de son "indignation" de son "malaise réel" après cette chronique de l'imitateur. 

Face à ses réactions en chaîne, Jean-Marc Dumontet, manager de Nicolas Canteloup, s'est aussitôt exprimé dans un communiqué pour s'excuser: "C'était un très gros dérapage ce matin, évidemment involontaire. Très mauvaise inspiration qui ne nous ressemble pas. On pensait que c'était trash, c'était juste pas drôle et vulgaire. Très sincèrement désolé". Un message que Nicolas Canteloup a lui-même partagé sur les réseaux sociaux.

La vidéo de la chronique de Nicolas Canteloup pour sa Revue de presque a été retirée par la direction Europe 1. Jean-Marc Dumontet s'est à nouveau expliqué dans Europe Midi à 12h50, sur ce sketch qui faisait l'amalgame entre viol et homosexualité, évoquant "un défaut de lucidité". "C'est la première fois en dix ans que nous avons un dérapage de la sorte", a-t-il expliqué, assurant que les intentions de Nicolas Canteloup et ses auteurs n'étaient "certainement pas de véhiculer des valeurs anti-homosexuelles et homophobes." "Aujourd'hui, on n'a pas été inspiré (...) Ca ne ressemble pas à l'humour qu'on aime pratiquer, a-t-il poursuivi, ajoutant: "Bien évidemment que je présente mes excuses et qu'on est sincèrement désolé."

A Puremédias, la direction de la station a tenu à prendre la défense de l'humoriste et son producteur: "Nous les connaissons assez et depuis assez longtemps pour savoir que cela ne leur ressemble en rien".

Fabien Morin