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Nawell Madani, la tornade belge qui "séduit par le rire"

Nawell Madani sera à l'affiche du Palais des Sports de Paris les 15 et 16 avril 2016

Nawell Madani sera à l'affiche du Palais des Sports de Paris les 15 et 16 avril 2016 - Franck Glenisson

Son succès a été fulgurant. Après un passage éclair au Jamel Comedy Club, Nawell Madani s'est fait un nom sur scène. L'ancienne danseuse professionnelle sera au Palais des Sports les 15 et 16 avril avant de partir en tournée avec son spectacle C'est moi la plus belge. Rencontre avec une boulimique de travail à l'humour dévastateur.

Venue tout droit de Belgique, Nawell Madani a réussi son pari: conquérir le public français par le rire. Après quelques mois (rapidement) passés dans les rangs du Jamel Comedy Club, l'humoriste a écrit son propre spectacle C'est moi la plus belge, avec lequel elle triomphe depuis bientôt trois ans.

Après avoir joué à guichets fermés plusieurs mois aux Feux de la Rampe, au Palais des Glaces, au Trianon ou à l'Olympia, la jeune femme débarque au Palais des Sports les 15 et 16 avril avant de partir en tournée dans toute la France. L'occasion d'en savoir un peu plus sur celle qui vient tout juste de terminer la coréalisation de son premier film au cinéma et qui n'imaginait pas remplir un jour des salles aussi grandes.

Comment passe-t-on de danseuse professionnel à humoriste à succès?

Le déclic est venu pendant mes cours de danse justement, lorsqu'un professeur nous proposait des jeux d'acteur. Dès que j'ai touché à ça, ça m'a tout de suite plu. C'est mon professeur qui m'a poussé sur scène, j'ai pu y faire tous les personnages que je voulais. J'ai commencé à réussir le jour où j'ai réussi à ne plus me retenir, à ne plus me juger et à acquérir ma liberté.

Comment gagne-t-on cette "liberté" sur scène?

Il ne faut pas avoir peur de s'enlaidir, de faire des grimaces. Danseuse, il fallait séduire par le physique. Là, je dois séduire par le rire.

"La scène est mon exutoire"

Se faire une place dans un milieu dominé largement par les hommes a été difficile pour vous?

C'est compliqué, car il faut forcément en faire plus. Mais une fois que vous avez gagné votre place, on va plus vite. Les retours du métier sont plus rapides. Mais l'avantage d'être une femme, c'est qu'il existe pleins de thématiques qui n'ont pas été abordés sur scène. J'ai vu assez peu de sketchs sur les péridurales ou les menstruations, par exemple...

Vous ne vous interdisez aucun sujet sur scène. N'y a-t-il vraiment aucune limite pour vous?

Je fais de partie de la génération 2.0, qui commente tout sur les réseaux sociaux, ne mâche pas ses mots. Sur Internet, on ne me rate pas si je fais quelque chose de mal. Il n'y a plus de politesse, plus de barrières. Il faut être solide et je vois la scène comme un exutoire.

Nawell Madani sur scène
Nawell Madani sur scène © Franck Glénisson

Vous n'hésitez pas non plus à tourner en dérision des sujets plus graves et délicats comme les attentats, les terroristes... Pour prouver que l'on peut rire de tout même du pire ?

Ca dépend comment on le fait, c'est tout. Quand je parle de Molenbeek, j'explique que les gens pensaient avant que c'était une marque de glace. Selon moi, il ne faut pas renoncer à rire.

Même après les attentats de Paris et Bruxelles, vous n'avez jamais hésité à aborder ces sujets-là ?

Paris a été un très bel exemple. Après les attentats, les gens sont retournés en terrasse. Aujourd'hui, les rues de Bruxelles sont désertes. Mais la Belgique doit faire la même chose que Paris. Je serai le 23 avril au Forest National à Bruxelles, ce sera important d'être là-bas.

"A cause de ma carrière artistique, je n'ai pas parlé à mon père pendant des années"

Vous avez terminé le tournage de votre premier film il y a quelques semaines, vous préparez un nouveau spectacle, une pièce de théâtre et jouerez à nouveau au cinéma. Vous êtes une vraie boulimique de travail?

Mes parents m'ont inculqué le travail. Mais je n'ai pas l'impression de travailler. C'est ma passion à la base. Mon premier film C'est tout pour moi sera une histoire inspirée de ma vie, mais fictionnée, celle d'une jeune provinciale qui quitte tout pour réussir à Paris dans le milieu artistique et obtenir la bénédiction de ses parents.

Cette reconnaissance de vos parents, vous l'avez vous-même recherché?

Oui, j'ai toujours voulu la reconnaissance de ma famille. Mes parents refusaient que je me lance dans une voie artistique, ils voulaient que je fasse de grandes études. A cause de ça, mon père ne m'a pas parlé pendant des années, il assimilait ce monde à la drogue, au sexe...

Aujourd'hui, votre relation avec lui est-elle apaisée?

Oui, il est devenu mon manager ! (rires)