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Nathalie Péchalat: "Chanter la Marseillaise après une victoire reste le plus beau moment de ma vie"

Nathalie Péchalat en 2013

Nathalie Péchalat en 2013 - Franck Fife - AFP

Narratrice de Believe, le nouveau spectacle de Holiday on Ice, Nathalie Péchalat s'est confiée à BFMTV.com sur sa nouvelle vie en dehors de la glace. L'occasion aussi de revenir sur sa carrière, son expérience à la télé, son amour de la France et d'évoquer, sans s'y attarder, les belles choses survenues récemment dans sa vie...

Cool. Un mot qui pourrait résumer l'état d'esprit de Nathalie Péchalat tant il surgit à chacune de ses réponses. "Cool", comme sa nouvelle vie. "Cool", comme son pays. L'ancienne patineuse a raccroché les patins, mis un terme à sa carrière sur la glace et dit adieu à la compétition après avoir posé sa marque, avec son partenaire Fabian Bourzat, dans l'histoire du patinage français pendant des années. Cinq fois championne de France de danse sur glace, deux fois championne d’Europe, deux médailles de bronze aux championnats du monde. De quoi faire des envieux.

Désormais, la patineuse, reconvertie en commentatrice sur Eurosport, s'épanouit en dehors de la piste. Mais sans s'éloigner pour autant de son univers. La preuve: l'ancien finaliste de Danse avec les stars a accepté de travailler sur le nouveau spectacle d'Holiday on Ice, Believe, mais dans un rôle inédit. Entretien.

Qu'est-ce qui vous a convaincu de participer à ce nouveau spectacle d'Holiday On Ice qui démarre le 3 mars à Paris, puis partira en tournée dans toute la France?

C'était une belle opportunité qui me permet de garder un pied sur la glace. On m’a proposé d’être la narratrice de l’histoire de ce spectacle qui est une sorte de Roméo et Juliette moderne avec une 'happy end'. Je trouvais intéressant de faire partie de ce show mythique, même sans avoir les patins au pieds. C’est un moyen de revenir dans ce monde du patinage différemment, puisqu’avec mon partenaire (Fabien Bourzat, NDLR), nous avons pris chacun des routes différentes. Il n’est pas exclu qu’un jour on repatine, mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans Holiday on Ice?

Petite, on y allait tous les ans avec mes sœurs dès que le spectacle passait à Rouen. C'est accessible et abordable pour tous. On n’est pas obligé d’être des accros de patinage pour passer une bonne soirée. C’est grand public, familial, mais en même temps, il y a du niveau. C’est quand même Christopher Dean, un ancien champion olympique, qui a chorégraphié le spectacle.

"Me représenter seule en spectacle? Hors de questions!"

Toute votre carrière a été construite à deux avec votre partenaire. Vous n'avez jamais eu envie de vous lancer en solo?

J’aime bien la sensation de glisse et patiner seule, mais pour moi seulement. Je n’irai pas me représenter en spectacle toute seule, c'est hors de question. Pour prendre du plaisir en spectacle, ce serait de toute façon avec Fabian. C’est comme un couple, on ne fait rien sans l’autre, je ne fais rien sans lui.

Believe
Believe © Holiday On Ice

Avec le recul, et malgré votre palmarès, votre quatrième place aux Jeux Olympiques en 2014 vous paraît-elle une injustice?

Non, je ne le vois pas comme ça, parce que... c’est comme ça. On a fait tout ce qu'il fallait pour donner le meilleur de nous et puis, surtout, on a été assez honnête. On a fait les bons choix, on a mis en priorité nos goûts artistiques, nos choix d’entraîneurs. Il y a la part de ce qu’on peut maîtriser, et ça on a fait tout ce qu’on pouvait, et puis le reste qui n’est pas contrôlable...

La compétition ne vous manque-t-elle pas?

Tous les matins, je me lève et je me dis: "C’est zen, c'est cool!" Et pourtant, je cours partout, je n’arrête pas, mais je n’ai plus cette pression permanente que j’avais avant, mais que je ne réalisais pas. On ne s’en rend pas compte quand on est dedans. Avant, j’avais la pression dès que j’ouvrais les yeux. Plus maintenant.

Aucun regret d'avoir fait passer votre carrière avant tout le reste pendant toutes ces années? 

J’ai pu faire d’autres choses en parallèle, comme préparer ma reconversion, passer mon diplôme d’entraîneur, terminer mon école de commerce, j'ai toujours garder de bonne relations avec ma famille et mes amis proches, j’ai découvert le monde. C’est le patin qui m’a offert tout ça. Donc je ne regrette pas. C’est un métier très egocentré, car ce sont mes compétions, mes entraînements, mon régime, mon emploi du temps. Tout tourne autour de soi. Ce n’est pas narcissique, mais pour être le meilleur, vous êtes obligés de faire ça.

"Aujourd'hui, j'aime les choses simples, celles que j'avais laissées de côté car je ne pensais qu'à moi."

Quand on réalise une carrière comme la vôtre si jeune, peut-on encore avoir des rêves aussi grands?

Ca peut peut-être paraître présomptueux, mais j’ai l’impression que j’ai fait mon 'truc'. Le luxe, c’est d’avoir le choix et j’arrive désormais à ne faire que des choses que j’aime. Je n’ai rien à prouver à qui que ce soit. Je me fais plaisir. Et justement, ce qui est important maintenant, ce sont les choses plus simples, celles que j’avais laissées de côté avant parce que je ne pensais qu’à moi… Mais maintenant, le déjeuner en famille le dimanche midi, j’aime bien. Être en pyjama à 6 heures du soir, j’aime bien! C’est une nouvelle vie, je n’ai pas du tout de stress professionnel, car j’ai l’impression d’avoir déjà accompli quelque chose avant. Donc je ne suis pas comme la majorité des trentenaires qui bataillent dans tous les sens pour atteindre leurs objectifs, moi je suis cool. Je n’ai pas tout fait, je n’ai pas été championne olympique, mais j’ai l’impression d’avoir fait tout ce que je pouvais.

Nathalie Péchalat et son partenaire Fabian Bourzat aux JO de Sotchi en 2014
Nathalie Péchalat et son partenaire Fabian Bourzat aux JO de Sotchi en 2014 © Adrian Dennis - AFP

Vous êtes désormais commentatrice sur Eurosport. Comment se passe cette nouvelle reconversion?

J’ai l’impression que ça va de mieux en mieux. A Eurosport, on s'adresse à un public plus averti, je peux aller plus loin. Mais il faut quand même faire attention à ce que ça intéresse le grand public, donc j’essaye de mixer les deux, mais ce n’est pas simple.

Vous avez le sentiment de proposer une vraie alternative au duo formé par Nelson Monfort et Philippe Candeloro sur France Télévisions?

Je ne me sens pas du tout en compétition avec eux. Moi, à chaque fois qu’on parle de patinage, que ce soit par Philippe, Florent Amodio ou Brian Joubert, c'est tant mieux. On sert tous la même chose. Et je ne vais pas vous dire que je pourrais faire mieux que Philippe ou Nelson. Si je travaillais pour France Télévisions, je ferais peut-être les choses d’une autre manière. Il faut s’adapter à l’employeur et au public.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage dans Danse avec les stars?

A titre personnel, je me suis bien amusée, mais j'ai surtout bien aimé la tournée, car c’est du spectacle, de l’amusement et du show comme Holiday on Ice. Après, les contraintes de la télé - fixer des micros, prendre du temps, etc...-, ça m'amusait moins. Ce n’est pas mon univers. 

"J'aime bien l'esprit patriote. Je trouve ça cool d'être français!"

Contrairement à l'univers des réseaux sociaux sur lequel vous êtes plutôt active?

C’est bien pour faire passer des résultats, des belles choses. Mais il ne faut pas que ça vire à "Aujourd’hui, j’ai mis cette robe" et "Là, je suis à Amsterdam". J’aime bien que le réseau social reste professionnel. C’est un bel outil pour parler directement au gens, mais on ne va pas tous ouvrir la porte de chez nous...

Believe
Believe © Holiday On Ice

En dehors du monde du patinage, vous intéressez-vous à l'actualité en général?

Pour tout vous dire, j’ai arrêté depuis trois mois de regarder les infos tous les soirs, parce que ça me donne le bourdon. J’ai vraiment ce réflexe désormais de m'interdire d'allumer les informations à huit heures. J’étais devenue angoissée. On a trop d’informations et je n’ai pas envie de savoir tout ça. Je voudrais qu’on parle davantage des personnes qui font des belles choses, pas forcément des grandes stars dont on se moque, mais je veux voir des choses positives à la télévision, des gens qui font des choses bien, pas que des enfoirés qui ont leur tête et leur nom au journal de 20 heures. Ca me met hors de moi...

Vous avez porté les couleurs de la France à travers le monde. Comment avez-vous vécu les attaques de novembre dernier pendant lesquelles ce pays a été pris pour cible ?

On est tous dans le même bateau. On se sent tous attaqués. J'ai toujours défendu les couleurs de la France, chanter la Marseillaise était le plus beau moment de ma vie. Quand on gagnait, ce n’était pas la médaille qui comptait ni la fête après, c’était cette Marseillaise qu’on chantait. J’aime bien l’esprit patriote. On se moque souvent des Américains ou des Russes, mais je trouve ça bien d’être fier de son pays. Nous, on fait du 'french bashing' même chez nous. Comme si c'était la honte d’être français. Je n’ai jamais vu ça... Moi, je trouve ça cool d’être français ! Les étrangers s’en rendent même plus compte que nous. On le voit quand on se déplace dans les pays pour faire des compétitions, la France a une aura incroyable. Les Japonais sont amoureux de nous, les Russes aussi. Le pouvoir de la France est très puissant et on ne s’en rend pas compte. C'est dément.

Votre vie privée a été très médiatisée ces derniers mois, notamment en raison de votre histoire avec Jean Dujardin et la naissance de votre fille. Est-ce que vous comprenez cette curiosité que les gens ont pour vous en dehors de votre carrière professionnelle ?

D'une certaine manière, oui, car ça rejoint l’idée que j'évoquais tout à l'heure. Les gens ont envie de voir des choses positives donc je comprends que ça intéresse les gens, surtout que Jean est un peu le "chouchou" du public. Je comprends la curiosité, mais c’est vraiment lourd et pénible au quotidien. Ce ne sont pas les gens qui posent problème, mais ce que cela provoque du côté des paparazzis avec ces véritables intrusions dans notre vie privée. C'est emmerdant...