Les Youtubeurs à suivre: Mamytwink explore les lieux abandonnés

Passionnés d'histoire et un peu casse-cous sur les bords, les trois garçons qui animent la chaîne Mamytwink, nous racontent les coulisses de leurs explorations.

Leur leitmotiv, c'est "Histoire, aventure et frisson". De Tchernobyl, aux catacombes parisiennes, en passant par des prisons désaffectées ou des châteaux à l'abandon, les trois youtubeurs de Mamytwink aiment explorer les lieux insolites abandonnés. Ils en tirent des vidéos pour les abonnés de leur chaîne YouTube, qui oscillent entre le Blair Witch Project et les émissions de Bear Grylls Man vs wild.

C'est qui?

Les créateurs de la chaîne Mamytwink sont trois passionnés d'histoire et d'exploration de lieux abandonnés, liés par un même amour des jeux vidéos, et de World of Warcraft en particulier. C'est d'ailleurs avec des chroniques sur WoW, qu'a commencé la chaîne, en 2010. Florian, François et Julien ont entre 28 et 29 ans. Il vivent à Metz et se sont rencontrés à l'université. Le virus des lieux abandonnés leur est venu en se baladant dans leur région, dans un ancien fort de la ceinture de défense de Metz, un vieux sanatorium...

"On s'est dit 'pourquoi ne pas emmener nos abonnés avec nous!'", nous explique Julien Aubrée. C'est ainsi qu'en 2015 la chaîne prend une nouvelle orientation. Exit les jeux vidéos, les membres de Mamytwink publient désormais des vidéos de leurs explorations. La première est publiée en janvier 2016, et c'est là que tout décolle pour Mamytwink.

C'est quoi?

La chaîne aux 1,2 million d'abonnés reflète le goût pour l'aventure des trois compères, à travers des rubriques telles que "explorations nocturnes" ou encore "explorations insolites". Dans la rubrique "débrief des explorations", ils racontent les dessous de leurs périples, parfois un peu inquiétants.

Les "rencontres insolites" complètent cette galerie. On y découvre des personnages, souvent hauts en couleurs - comme Richard, qui veille farouchement sur un château de gangster abandonné, ou Robert, qui vit en ermite dans un ancien fort de guerre.

Florian, Julien et François s'aventurent aussi sur d'autres terrains tout aussi glissants, ceux de l'histoire - dans la rubrique "Histoires de guerre", où ils reviennent sur des épisodes, parfois anecdotiques - comme l'histoire de "l'homme interné dans les camps de la mort de son plein gré", ou celle d'un match de football au coeur de la guerre - et parfois non comme ces épisodes sur la bombe atomique ou le suicide d'Hitler. 

Se décrivant comme "amateurs passionnés", ils font relire et valider leur sujets les plus historiques par des spécialistes, historiens ou professeurs. "On essaie d'être le plus rigoureux possible", souligne Julien.

La série "24H dans la peau" (d'un légionnaire, d'un soldat de la 2e Guerre Mondiale, d'un chevalier du Moyen-Age), à la fois vivante et pédagogique, a de quoi séduire le jeune public. Ces conteurs hors-pairs mettent les moyens techniques au service de leur narration et leurs productions conjuguent images bien léchées - ils ont même un drone - et suspense.

Ce qu'il faut voir

Leur coup d'éclat reste leur excursion sur le site de Tchernobyl, un voyage préparé avec soin pendant un an et effectué avec un guide, dont ils ont tiré un documentaire. "Une très grosse production", explique Julien, qui raconte avoir passé avec ses camarades quatre jours dans la zone d'exclusion, dans les parties les plus radioactives du site. Heureux hasard du calendrier, la série Chernobyl de la chaîne HBO (diffusée en France sur OCS), sort à ce moment-là et relance l'intérêt du public pour la catastrophe nucléaire. "On a découvert la bande annonce de la série, dans notre chambre d'hôtel, alors qu'on était là-bas à Tchernobyl", se souvient Julien. "La bande annonce montre des endroits dans lesquels on est allés!".

Magali Rangin