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Les YouTubeurs à suivre: Clara Victorya vous emmène faire le tour de France des friperies

Clara Victorya

Clara Victorya - Capture d'écran Youtube

A tout juste 22 ans, la Youtubeuse Clara Victorya, fan de vintage, s'est mis en tête de démontrer qu'on peut être stylée pour une poignée d'euros, et ce, sans passer par la case "fast-fashion". Elle s'est même lancée dans un tour de France des friperies, à la recherche des meilleures boutiques de seconde-main pour faire de bonnes affaires.

Difficile de se démarquer parmi les milliers de Youtubeuses mode qui gravitent sur la Toile. Encore plus lorsqu'on se lance en 2019, et que certaines créatrices de contenus sont déjà en place depuis une bonne décennie. Clara Victorya, pourtant, a ce petit truc en plus qui l'a aussitôt propulsée dans le clan très fermé de celles qui enregistrent des centaines de milliers de vues, alors que sa chaîne n'a que quatre mois.

Son secret? Elle parle de mode, oui, mais de mode vintage. Avec son univers bien à elle, sa voix grave et ses mises en scène à mi-chemin entre un clip de Lana Del Rey et un film de David Lynch, elle s'est très vite fait un nom sur la planète YouTube. Mieux encore: elle ne cherche ni vraiment le succès, ni la gloire, mais plutôt à éveiller les consciences sur le désastre écologique engendré par la surconsommation de masse, particulièrement en matière de vêtements.

C'est qui?

Derrière le pseudo Clara Victorya se cache "Clara tout court" (Victoria, avec un "i", c’est son deuxième prénom), jeune femme de 22 ans originaire d'Annecy. Sensible à la question de l'écologie, à l’heure où la mode est l’une des industries les plus polluantes du monde, elle a décidé de prendre le contre-pied de toutes les influenceuses qui incitent leur communauté à dévaliser Zara, H&M et autres Mango. Armée de son vieux caméscope à cassettes, dont elle se sert VRAIMENT pour tourner ses vidéos (en alternant avec un appareil plus moderne et son fidèle iPhone).

"Ça fait deux ans que je n’ai rien acheté de neuf”, nous confie-t-elle. “Quand une pièce tendance et actuelle me plaît vraiment, je me dis toujours qu’avec un peu de chance (et de patience), je finirai par la trouver en seconde-main. Et quand ça arrive enfin, la sensation est mille fois mieux que si je l’avais directement achetée en magasin, parce que c’est quelque chose que j’ai désiré et cherché longtemps. En plus, c’est souvent un modèle unique, de meilleure qualité, à un prix bien plus abordable. C’est beaucoup plus gratifiant."

L'un des derniers exemples en date? Un sac à main en perles (extrêmement tendance, toutes les grandes enseignes en proposent un modèle, pour une cinquantaine d’euros en moyenne), qu’elle a trouvé en parfait état pour 5 euros en friperie.

Son bonheur, elle le cherche (et finit toujours pas le trouver) en friperie ou boutique vintage, sur l’application de revente de vêtements d’occasion Vinted, dans les vide-greniers et brocantes, aux puces de Saint-Ouen, dans les boutiques solidaires (comme Emmaüs), et même dans le placard de sa grand-mère. Des bonnes adresses qu’elle distille à ses abonné(e)s au gré de ses vidéos, les encourageant ainsi à chiner et adopter à une démarche éthique.

C’est quoi?

A l’image de ses consoeurs YouTubeuses, Clara Victorya propose régulièrement des HAUL - vidéos où le but est de montrer son "butin" à l'issue d'une session shopping. A cette différence près: sur sa chaîne, Zara, Primark, ASOS ou encore New Look n’ont pas leur place. Au lieu de mettre en avant les géants de la fast-fashion, la jeune femme montre ce qu’elle a trouvé chez Guerrisol et Freep’s Star (deux friperies parisiennes très bon marché), prend la pose avec des looks très pointus qui lui ont coûté moins de dix euros, fait l’inventaire de ce qu’elle a trouvé sur Vinted.

Et hors de question qu'on lui fasse remarquer que c'est "à Paris que tout se passe", ou qu'il est "impossible de trouver d'aussi jolies pièces vintage" qu'elle en-dehors de la capitale.

"Souvent, les filles qui me suivent me disent qu’elles habitent dans un patelin paumé où l’offre est inexistante, ou que les quelques friperies de leur ville sont nulles...", nous raconte-t-elle. "Mais pour moi, ce sont de fausses excuses, il y a toujours une solution. Alors j’ai réfléchi à une manière de prouver que tout le monde, partout, peut arrêter d’acheter des vêtements neufs."

Début avril, Clara Victorya s’est donc lancée dans un "Tour de France des fripes". Annecy, Nantes, Paris, Marseille: la Youtubeuse passe chaque ville au peigne fin, répertorie les meilleures adresses, et montre ses trouvailles. Et si elle a débuté avec de grandes villes de France, la jolie brune est bien décidée à produire de plus en plus de vidéos dans cette catégorie, et à se rendre dans des communes moins connues.

Et parce que Clara Victorya est une véritable touche-à-tout, elle s'essaie aussi (avec succès) à la couture, dont elle connaît quelques bases grâce à sa grand-mère. Son but est de montrer comment customiser, transformer ou réparer ses vêtements afin de leur donner une seconde vie et limiter le gaspillage.

"Notre génération, et même un peu celle d'avant, a été habituée à jeter quelque chose qui est troué ou abîmé, comme si c'était normal", estime-t-elle, bien décidée à recycler tout ce qui peut l'être. 

Au programme: une longue veste blazer rose qu'elle raccourcit et agrémente de franges, un costume chiné 1 euro qu'elle transforme en tailleur chic inspiré d'un luxueux modèle porté par Kendall Jenner, ou encore des vestes dont elle recouvre le dos de tapisseries anciennes.

Ce qu’il faut voir

Impossible de passer à côté de sa vidéo "J'essaye les vêtements vintage de ma mère". La jeune femme y détaille avec simplicité des tenues élégantes et dans l'ère du temps, composées de pièces trouvées dans le dressing de sa mère, mais aussi sa grand-mère et même son oncle (!).

"J'ai de la chance, dans ma famille, on garde tout. Et comme la mode est un éternel recommencement, et que ce qui était à la mode dans les années 50, 60, 70 et même 80 l'est encore aujourd'hui, j'ai récupéré plein de belles choses dans les affaires de ma mère et de ma grand-mère", nous explique-t-elle. "On dirait des pièces qu'on pourrait trouver aujourd'hui en magasin, sauf qu'elles sont de bien meilleure qualité."

De quoi donner envie de faire un tour dans le grenier de mamie...

Nawal Bonnefoy
https://twitter.com/nawalbonnefoy Nawal Bonnefoy Journaliste people, culture et mode BFMTV