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Le photographe David Hamilton, accusé de viols, retrouvé mort

Des policiers, vendredi soir, au pied du domicile parisien du photographe David Hamilton.

Des policiers, vendredi soir, au pied du domicile parisien du photographe David Hamilton. - Geoffroy Van Der Hasselt - AFP

Récemment accusé de viols et d'agressions sexuelles, le photographe britannique David Hamilton a été retrouvé mort ce vendredi soir. La thèse du suicide est pour l'instant privilégiée.

Ses photos de jeunes adolescentes dénudées soulevaient la controverse: le photographe britannique David Hamilton, récemment accusé de viols ou d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, a été retrouvé mort ce vendredi soir à son domicile parisien, des médicaments découverts à proximité du corps.

Les pompiers ont été appelés peu après 20h30 pour une intervention à son domicile dans le sud de Paris et ont trouvé "une personne en arrêt cardio-respiratoire", a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) une source des services de secours. Son décès a été constaté vers 21h30 et des médicaments ont été découverts à proximité du corps, a précisé une source proche du dossier.

"Les féministes m'ont toujours laissé tranquille"

Peu après 23h15, un périmètre de sécurité était mis en place par les forces de police a proximité de son domicile du boulevard Montparnasse (VIe arrondissement).

Âgé de 83 ans, installé à Paris à 20 ans, s'inspirant de la peinture impressionniste, David Hamilton s'est rendu célèbre dans les années 1970 pour ses photos floues qui ont suscité l'admiration -certains créant même l'expression de "flou hamiltonien"- mais aussi de jeunes filles dénudées, sources de controverses.

"Les féministes m'ont toujours laissé tranquille. Et mon travail n'a rien à voir avec la vulgarité de notre époque actuelle", avait-il répondu à ses détracteurs dans un entretien à Gala en mai 2015.

Mis en cause par plusieurs femmes, dont Flavie Flament

Le nom de David Hamilton a resurgi ces dernière semaines après plusieurs mises en cause de plusieurs femmes, dont l'animatrice de radio et télévision Flavie Flament, pour des viols dans leur jeunesse, notamment après des séances photos.

Flavie Flament, photographiée sur une plage du Cap d'Agde en 1987 alors qu'elle avait 13 ans, "est dévastée", a déclaré vendredi soir à l'AFP Karina Hocine, éditrice du livre de l'animatrice chez Lattès:

"On nous a dit que c'était un suicide. Nous sommes partagées entre l'horreur de la situation en tant qu'humain et en même temps, il y a un sentiment d'immense révolte car il n'aura pas laissé le temps à la justice de faire son oeuvre".

"L'horreur de cette annonce ne saura jamais effacer celle de nos nuits blanches", a de son côté réagi Flavie Flament à l'AFP, réitérant ses accusations.

'Aucune poursuite'

David Hamilton avait nié ces accusations et affirmé son intention de porter plainte pour diffamation. "Aujourd'hui, je ne fais l'objet d'aucune poursuite. Nous sommes au-delà de ma présomption d'innocence. Je suis innocent et dois être considéré comme tel", avait-il affirmé mardi.

Dans son livre La consolation, Flavie Flament révélait avoir été violée il y a près de 30 ans par un photographe connu, dont elle ne dévoilait alors pas le nom. Après la parution de son livre, d'autres femmes avaient témoigné dans la presse, sous pseudonyme, affirmant avoir subi le même sort pendant leur adolescence.

La question de la prescription

L'animatrice avait fini par dévoiler le nom de son agresseur présumé la semaine dernière. "L'homme qui m'a violée lorsque j'avais 13 ans est bien David Hamilton", avait-elle affirmé dans un entretien filmé à L'Obs.

"Je n'avais pas le droit de citer le nom de David Hamilton dans mon ouvrage parce que (...) la prescription aujourd'hui condamne doublement les victimes de viol", expliquait l'animatrice de 42 ans, évoquant les risques d'être poursuivie pour diffamation.

La prescription pour les viols est de 20 ans après la majorité de la victime, de 10 ans pour les agressions sexuelles. La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes Juliette Méadel avait indiqué le mois dernier qu'il fallait "réfléchir" à un allongement de la durée de la prescription pour les mineurs.

Jé. M. avec AFP