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Le metteur en scène canadien Albert Schultz accusé d'être un "prédateur sexuel"

Albert Schultz

Albert Schultz - Wikimedia - Montage BFMTV.com

Les plaignantes réclament près de huit millions de dollars canadiens, soit 5,3 millions d'euros de dédommagements, à la fois du metteur en scène et du théâtre dans lequel il exerçait.

Quatre actrices ont accusé publiquement jeudi Albert Schultz, metteur en scène et cofondateur du théâtre de Toronto Soulpepper, d'inconduite sexuelle. Elles ont porté plainte dans le sillage de l'affaire Weinstein, qui continue de secouer l'industrie culturelle.

Diana Bentley, Kristin Booth, Patricia Fagan et Hannah Miller ont déposé une plainte au civil contre Albert Schultz, accusant le directeur artistique de Soulpepper d'être un "prédateur sexuel en série" qui aurait agi "aussitôt qu'elles ont commencé leurs carrières" dans ce théâtre, selon leurs avocates. Les allégations portent sur la période allant de 2000 à 2013.

"La campagne 'Me too' nous a montré que, pour la première fois, les gens écoutent et qu'ils prennent cela à coeur", a expliqué l'actrice Patricia Fagan lors d'une conférence de presse.

"Il y a une fenêtre ouverte" pour les femmes victimes de harcèlement sexuel qui souhaiteraient dénoncer leurs agresseurs publiquement, a ajouté Kristin Booth.

Des plaintes qu'il ne prend pas "à la légère"

Egalement présents à la conférence de presse jeudi, deux cofondateurs et deux artistes sous contrat ont annoncé leur démission de Soulpepper "en solidarité" avec les quatre victimes présumées.

A la suite du dépôt des plaintes, Albert Schultz avait annoncé mercredi en soirée l'abandon de ses fonctions au théâtre pour le temps nécessaire au déroulement de l'enquête interne décidée par le conseil d'administration du théâtre.

"Ces plaintes représentent de sérieuses allégations à mon encontre, que je ne prends pas à la légère", a indiqué le producteur dans son communiqué, en assurant qu'il allait se "défendre vigoureusement".

5,3 millions d'euros de dédommagements réclamés

Les plaignantes réclament près de huit millions de dollars canadiens, soit 5,3 millions d'euros de dédommagements, à la fois de la part du metteur en scène et du théâtre, selon des médias locaux.

Mi-octobre, l'industrie culturelle canadienne avait déjà été ébranlée par la démission de Gilbert Rozon, éminent producteur et fondateur du festival Juste pour rire, en raison d'accusations de la part de plusieurs femmes de harcèlement et d'agressions sexuelles à son encontre. 

L'animateur de télévision et producteur canadien Eric Salvail avait été poursuivi à l'automne pour des faits de même nature et s'était retiré de ses activités publiques.

N.B. avec AFP