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La Villette révèle la vraie vie des espions: "C'est rare qu'on se jette d'un hélicoptère à la DGSI"

L'exposition Espions, à La Villette, jusqu'au 10 août 2020.

L'exposition Espions, à La Villette, jusqu'au 10 août 2020. - Christophe Archambault - AFP

L'exposition Espions, à la Villette jusqu'au 10 août 2020, révèle le véritable quotidien des agents du renseignement français. Une aventure interactive scénarisée par l'équipe du Bureau des Légendes, en collaboration avec six services de renseignement français.

L'exposition Espions, qui se tient jusqu'au 10 août 2020 à La Villette, propose au visiteur une plongée interactive dans le monde très secret du renseignement. Une exposition organisée avec le concours de six services de renseignement français, DGSE, la DRSD, la DRM, DGSI, DNRED, et Tracfin et imaginée par les scénaristes de la série Le Bureau des légendes. Le visiteur découvre à travers une mission fictive les métiers et les missions d'un agent, tout en se prenant pour Malotru ou Phénomène, personnages de la série d'Eric Rochant, le temps de résoudre une crise internationale. 

Une approche ludique mais qui est surtout prétexte à dévoiler un peu le quotidien de ces agents, à l'activité si secrète. Pour la première fois, des agents des différents services de renseignement témoignent - à visage couvert bien sûr - de ce qu'est leur métier. "Les agents interviewés ne dévoilent pas de secret, mais ce qu'ils disent de leur quotidien, c'est la réalité", nous explique Karine H., chef de cabinet à la DGSI. 

Vigilance et discrétion

Périlleux exercice, que celui de communiquer avec le public, sans en dévoiler trop.

"Le secret est ancré en nous, dans tous les services du renseignement. Mais on a besoin d'expliquer aux Français, quelles sont nos missions, pourquoi on travaille et ce qu'on fait pour les protéger", nous explique-t-elle.

Vigilance et discrétion régissent la vie des agents des services de renseignement. "Moins les gens en savent, plus vous êtes tranquille", résume Karine H, qui évoque l'approche de chaque agent vis-à-vis de ses proches. "Certains ne le disent qu'à leur conjoint, et n'en parlent même pas à leurs enfants. D'autres fonctionnent par cercles. Le cercle très proche, vous leur dites, et les cercles plus lointains, vous ne dites pas. Mes amis savent que je suis à la DGSI, en revanche, je ne leur dis rien de mon travail." 

L'exposition Espions flirte donc avec la réalité sans trop en montrer. "Il fallait montrer la vérité, sans dévoiler ni de dossiers opérationnels, ni notre technologie pointue. Tout le monde va pouvoir accéder à cette exposition et personne ne doit comprendre où on en est de notre technologie". 

"Pas besoin d'être cascadeur"

On est ici plus proche du Malotru du Bureau des Légendes que de James Bond avec ses Aston Martin et ses gadgets fous, ou de Ethan Hunt dans Mission: Impossible.

"Le cinéma n'a montré que des espions de type James Bond, ou Mission: Impossible, où il y a beaucoup de cascades, abonde Karine H. Oui, il y a des gens qui sont sur le terrain et qui travaillent. Mais je vous avoue, c'est rare qu'on se jette d'un hélicoptère à la DGSI. Mais on est dans l'opérationnel, même quand on travaille dans des bureaux à la DGSI, parce qu'on travaille sur une attaque cyber, sur une vidéo de Daesh pour essayer de vérifier selon les lieux et les images, où cela s'est passé. Ce sont des choses importantes, mais il n'y a pas besoin d'être cascadeur pour cela.".

Pour faciliter l'immersion du public dans la vie d'un agent, deux décorateurs de la série Le Bureau des Légendes, Fanny Stauff et Patrick Durand, ont créé des pièces - dont la fameuse salle de réunion de crise, emblématique de la série et qui existe réellement à la DGSE. 

"Il y a plusieurs salles comme ça à la DGSE, nous explique Fanny Stauff. Ce sont des salles de crise, qui sont dans la réalité de cette couleur bleu électrique. Une couleur qui a son utilité pour maintenir éveillés des analystes qui vont passer dans cette salle de très longues heures. On cherche avant tout à être dans le réel. Et le réel est parfois plus inattendu que la beauté d'une image plastique. On aime bien les notes un peu discordantes comme ce bleu. La réalité a osé ça, pourquoi pas la fiction!" 

espions

Jusqu'au 9 août 2020 à la Cité des sciences et de l’industrie.

A partir de 12 ans. Plein tarif: 12€, Tarif réduit: 9€

Avec le concours de la DGSE (sécurité extérieure), la DRSD (renseignement et sécurité de la Défense), la DRM (renseignement militaire), DGSI (sécurité intérieure), DNRED (enquêtes douanières), et Tracfin.

Magali Rangin