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Johnny Hallyday: depuis décembre, les fans continuent d'affluer à la Madeleine

L'église de la Madeleine le 9 décembre 2017, jour des obsèques de Johnny Hallyday

L'église de la Madeleine le 9 décembre 2017, jour des obsèques de Johnny Hallyday - Éric Feferberg - AFP

Johnny Hallyday aurait soufflé ses 75 bougies vendredi. Pour l'occasion, un cérémonie était organisée à la Madeleine, où ont eu lieu ses obsèques en décembre dernier. Durant ces six derniers mois, l'édifice parisien s'est imposé comme lieu de mémoire pour les fans, toujours plus nombreux à s'y rendre. Le prêtre Bruno Horaist s'est confié à BFMTV.

C'est un petit présentoir, à l'intérieur de l'église de la Madeleine. On y trouve des guitares en fleur, des photos de Johnny Hallyday, et un livre d'or, constamment rempli par des fans. Depuis le 9 décembre, date des obsèques du chanteur dans cet édifice parisien, le cahier a été renouvelé 20 fois tant les petits mots s'y accumulent.

Cette petite table est exclusivement dédiée au chanteur: "Les gens la fleurissent comme si c'était sa propre tombe", explique Père Bruno Horaist, curé de l'église. Signe que le bâtiment est devenu "un lieu de mémoire", où les fans continuent à venir pour rendre hommage au chanteur, six mois après sa disparition. Le point culminant a eu lieu vendredi, avec une cérémonie organisée pour son anniversaire. Il aurait eu 75 ans.

Un rendez-vous mensuel

Chaque 9 du mois, le maître des lieux voit l'affluence augmenter, lors de la messe hommage mensuelle: "Au mois de janvier, ils étaient 200, et au mois de mai ils étaient 950. L’église était pleine", sourit-il.

"Je pensais qu’il y aurait une vingtaine de personnes", s'étonne le curé. "Là, il y a un fond de personnes qui viennent à chaque fois. J’ai entendu dire même de la part de certains qu’ils avaient posé leurs jours de congé le 9 de chaque mois pour être vraiment là."

Durant ces messes, enrichies pour les fans, des morceaux de Johnny Hallyday sont joués à l'orgue, notamment Que je t'aime. C'est Bruno Horaist qui a mis en place ce rendez-vous, qui ravit un public dévoué:

"On a l’habitude avec l’argent de la quête d’offrir des messes, pour permettre à ceux qui n’ont pas pu venir aux obsèques de faire leur deuil et de venir à ces messes. Je me suis dit 'Pour Johnny, il n’y a pas de raison de faire autrement.'"

Tous les fans, tous les âges

Et ces événements ponctuels ne sont pas les seuls moments réservés à Johnny Hallyday: "Il n’y a pas un jour ou il n’y a pas 30, 50, 60 personnes pour Johnny", estime le curé. 

La foule qui se rend à l'église pour saluer la mémoire de Johnny Hallyday est diverse. Si "ce sont souvent des personnes qui viennent ensemble en petits groupes, des amis", le curé voit aussi des familles. "Des grands-parents viennent avec leurs petits enfants pour leur dire combien Johnny était important pour eux. J’en ai vu qui sont venus avec un dessin qu’ils avaient fait faire par leurs petits-enfants (...) Ils l’ont découpé aux dimensions de la page du livre d’or pour le coller". Des dessins qui côtoient ainsi les mots d'amour, de reconnaissance, les petits coeurs et même les poèmes qu'inscrivent les fans. 

Un lieu en métropole

Celui qui a appris dans la presse que les obsèques seraient célébrées dans son église estime que si la Madeleine est devenue un point de ralliement, c'est avant tout parce que la sépulture du rockeur se trouve à des milliers de kilomètres de son public:

"Il est certain que si Johnny avait été enterré en métropole, toutes ces personnes majoritairement seraient allée au cimetière, se recueillir sur la tombe. Ils viennent à la Madeleine parce que (...) c’est une église qui est ouverte, une église qui est centrale, une église où ils savent qu’ils seront accueillis."

Selon lui, ces centaines de fans qui continuent à se recueillir sont "véritablement dans une peine profonde". De fait, les messes mensuelles en hommage à Johnny pourraient être organisées plus longtemps que prévu:

"J’ai inscrit sur mon agenda jusqu’au 9 décembre, le jour anniversaire des obsèques. Mais déjà beaucoup de fans voient le 9 décembre approcher et me disent 'Vous allez continuer mon Père?'. Je ne leur ai rien promis de manière ferme, mais je sens que cela ne va pas s’arrêter avec le 9 décembre."

Benjamin Pierret avec Thomas Misrachi