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Appelez-moi François: le premier film sur le pape raconte ses années argentines

L'acteur argentin Rodrigo de la Serna, qui incarne le pape François, dans ses années en Argentine, alors qu'il n'était encore que Jorge Bergoglio.

L'acteur argentin Rodrigo de la Serna, qui incarne le pape François, dans ses années en Argentine, alors qu'il n'était encore que Jorge Bergoglio. - Titziana Fabi - AFP

Présenté mardi en avant-première mondiale au Vatican, Appelez-moi François, de l'Italien Daniele Luchetti, retrace les années argentines de Jorge Bergoglio et les épreuves traversées pendant la dictature militaire qui lui ont permis "de devenir ce qu'il est aujourd'hui".

Buenos Aires, 1961: fils d'une famille d'immigrants italiens, Jorge Bergoglio, interprété avec beaucoup de justesse par l'Argentin Rodrigo de la Serna, vu dans Carnets de voyage de Walter Salles, est un étudiant comme tant d'autres, entouré d'amis et d'une fiancée. Outre ses études de chimie, il aime danser le tango et causer politique avec ses amis péronistes, qui tombent de haut quand il leur annonce son intention de devenir missionnaire jésuite au Japon.

Mais sa santé fragile - on l'a amputé d'une partie de ses poumons - l'empêche de partir et il entame une carrière au sein de la Compagnie de Jésus, dont il devient le responsable - "provincial" - pour l'Argentine. A l'époque, le pays est sous la coupe de la dictature militaire menée par Jorge Rafael Videla et les "disparitions" se multiplient.

Les jésuites, engagés auprès des plus pauvres dans les campagnes, ces "périphéries" restées chères au pape François, sont la cible des militaires. Certains proches de Bergoglio sont assassinés. D'autres, qu'il avait mis en garde, sont torturés. A la maison-mère des jésuites, le père Bergoglio, profondément marqué par cette tension et ces épreuves, cache des séminaristes persécutés, de même qu'une amie juge. A la fin de la dictature, il quitte la capitale pour Cordoba où l'archevêque venu lui annoncer en 1992 sa nomination par Jean-Paul II comme évêque auxiliaire de Buenos Aires le trouve "au milieu des poules et des cochons".

"J'ai appris à prier"

Une nouvelle vie commence alors pour lui, dans les banlieues pauvres de la capitale argentine, où il défend les exclus, ceux que le gouvernement tente d'expulser des bidonvilles et ceux qui sont menacés par les narcotrafiquants.

Ne souhaitant pas "faire un film de touriste" ni transformer son héros en "saint", le réalisateur a pris le temps de se documenter, avec l'aide de l'Argentin Martin Salinas pour le scénario, qui se garde cependant d'aborder les aspects polémiques ayant surgi après l'élection de François. Pour Rodrigo de la Serna, interpréter le futur pape de ses 25 à ses 60 ans a été "une responsabilité énorme" non seulement en raison de sa "dimension historique mais aussi spirituelle". "J'ai appris à prier", confie-t-il. Le film, qui sortira à grands renforts de publicité le 3 décembre en Italie, a coûté 15 millions d'euros et a déjà été vendu dans plus de 40 pays.

la rédaction avec AFP