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Gérard Depardieu: "Le vrai danger, c'est quand l'homme veut se mettre à la place de Dieu"

Gérard Depardieu, le 22 mai 2015

Gérard Depardieu, le 22 mai 2015 - Loic Venance - AFP

Dans son autobiographie intitulée Innocent, l'acteur de 66 ans raconte notamment sa conversion à l'islam et évoque par ailleurs la mise à mal de la devise française.

L'acteur Gérard Depardieu met en garde contre l'interprétation des textes sacrés et l'"arrogance" de vouloir se placer "à la place de Dieu" dans une autobiographie publiée cette semaine et intitulée Innocent.

"J'ai fréquenté la mosquée pendant deux ans"

"Le vrai danger, c'est quand l'homme avec toute son arrogance, sa perversité et son ignorance se met à interpréter les textes sacrés dans le seul but, pas forcément conscient, de se mettre à la place de Dieu", estime l'acteur dans ce texte écrit avant les attentats du 13 novembre. "Là, commence la manipulation", ajoute l'acteur révélé en 1974 par le film Les Valseuses. Il rappelle qu'à son arrivée à Paris, en 1965, il s'est converti à l'islam. "J'ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour".

Or, "le vrai danger, ce n'est pas la foi, ça n'a jamais été la foi", souligne-t-il dans Innocent (Cherche-Midi) dont des extraits sont publiés mercredi dans L'Express. "Il y a, bien sûr, les idéaux français, qui ont fait le tour du monde. Mais si on les regarde de près... La liberté, il n'y en a plus", estime Gérard Depardieu. "On nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d'eux". "L'égalité a toujours été une utopie. La fraternité, ça j'y crois encore un peu (...) parce que je crois que l'homme est foncièrement bon. Même si à cause de l'esprit politique, il devient chaque jour un peu plus con", dit-il.

"Poutine, c'est un ancien voyou"

L'acteur, devenu citoyen russe en 2013 à sa demande par un décret spécial de Vladimir Poutine, justifie une nouvelle fois sa relation avec le président de la Russie. "On me reproche de fréquenter Poutine, mais j'aurais trouvé beaucoup plus malsain de fréquenter les Kennedy et leur entourage", fait-il valoir. "Poutine, c'est un ancien voyou, je l'ai entendu parler aux oligarques qui essayent de saigner le pays", poursuit-il. "C'est eux qui ont peur de lui et pas l'inverse comme dans tellement d'autres pays. Et je vois bien quand je parle aux gens là-bas combien ils lui sont reconnaissants d'avoir retrouvé face aux autres pays une certaine dignité".

A propos de ses excès, Gérard Depardieu reconnaît que "quand l'ennui (le) prend, (il) boit énormément ou (il) mange énormément". "Dans ce mal-être, ni la drogue, ni l'alcool, ni la bouffe ne m'ont jamais rien apporté de bon", concède-t-il. "Il faut être très con finalement pour vouloir rester en permanence dans ses propres failles. Ou très narcissique. La vie est vraiment ailleurs", assure l'acteur qui, jeudi, sera l'invité de La Grande Librairie sur France 5.

Romain Iriarte avec AFP