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Féminicides: "Combien coûte la vie d'une femme?" demande Muriel Robin à Emmanuel Macron

Invitée de BFMTV ce samedi, Muriel Robin réaffirme son engagement dans la lutte contre les féminicides. Elle dénonce le manque d'action de la part du gouvernement.

Ce samedi, les familles de victimes de féminicides se sont rassemblées place de la République à Paris en présence de Muriel Robin. Juste avant, l'actrice était sur le plateau de BFMTV pour expliquer son engagement et alerter l'opinion publique sur la situation.

"Elle est catastrophique", commente la militante, avant de s'en prendre à Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations:

"J'adore que Marlène Schiappa dise 'il faut, il faut', mais elle est à un poste où elle pourrait. Je me suis engagée en novembre, j'ai demandé des choses, je fais le point régulièrement avec les associations et aujourd'hui on demande exactement les mêmes choses. Je dis au président: combien coûte la vie d'une femme? Là, c'est de la non-assistance de personne en danger. Ca se punit. Ce n'est pas possible. Il faut attendre quoi? [Il y a eu] hier soir encore une tuée à coups de couteau devant ses enfants. 74 assassinats... 140 à la fin de l'année. On fait quoi? On attend dix ans? Il ne faut plus que [les féminicides] soient [rangés avec] les chiens écrasés [dans les journaux], mais [dans les gros titres]. Ce n'est pas une femme qui est morte, mais un homme qui a assassiné une femme. Il y a tout à faire."

"Il faut rattraper le temps perdu"

Tout reste à faire, insiste Muriel Robin. Si Emmanuel Macron a fait observer en novembre 2017 une minute de silence en hommage aux 123 femmes tuées en 2016 par leur conjoint, ce sujet n'est pas encore devenu une "grande cause nationale":

 "La grande cause nationale a été dite, mais on n'a rien vu", dit-elle, avant d'ajouter: "C'était très beau cette minute de silence. Toutes les femmes ont eu une larmichette, mais à quel moment cette grande cause nationale se met-elle en place? Il n'y a pas de cause nationale. Il faut faire."

Selon Muriel Robin, la situation bouge néanmoins et les consciences s'éveillent doucement. L'affaire Jacqueline Sauvage, puis les 9 millions de personnes réunis devant son téléfilm sur l'enquête en sont la preuve: "A un moment, il est temps. On n'a rien su voir, je crois. Il faut se réveiller, il faut rattraper le temps perdu."

Jérôme Lachasse