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En pleine polémique, Bilal Hassani se défend: "J'étais jeune et bête. Laissez-moi tranquille"

Bilal Hassani le 28 janvier 2019 à Paris

Bilal Hassani le 28 janvier 2019 à Paris - Thomas SAMSON - AFP

En pleine controverse après l'exhumation d'anciens tweets polémiques, le jeune chanteur, cible de messages haineux et pressé par un sénateur LR de renoncer au concours de l'Eurovision, répond à ses détracteurs.

Jamais un candidat chargé de représenter la France à l'Eurovision n'aura autant été la cible d'attaques et critiques. A tout juste 19 ans, Bilal Hassani est quotidiennement visé par de nombreux messages haineux, à caractère homophobe et/ou raciste.

Les choses ont encore pris de l'ampleur après que des vieux tweets polémiques ont été exhumés sur son compte Twitter vendredi soir: il assure dans l'un que "Le crime contre l'humanité vient d'Israël", et défend l'humoriste controversé Dieudonné dans l'autre. Le sénateur LR Henri Leroy a également demandé que Bilal Hassani soit "écarté d'urgence du concours" après la diffusion d'une vidéo dans laquelle le jeune homme danse et chante "La France a vraiment souffert, attentat par-ci, attentat par-là, youhou!" après les attentats de Paris.

Une vidéo "sortie de son contexte"

En pleine controverse, Bilal Hassani a décidé de réagir. Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien, il a assuré que la vidéo en question avait été "sortie de son contexte" et "réinventée pour essayer de faire croire [qu'il est] pro attentat". 

"Cette vidéo est liée à la finale de la Coupe du monde, c’était un moment fou pour nous tous. Un type dans la rue hyper content a été filmé après la victoire de la France. Il sautait de joie était soulagé pour le pays après les épreuves que nous avons traversés en 2015. Il a dit tout en dansant: la France a beaucoup souffert, attentats par ci, attentats par là. Sa vidéo a tourné partout sur Twitter, elle est devenue virale. Les gens l’ont reprise en chansons, elle a inspiré des chorégraphies. Et j’en ai fait une aussi avec mes potes. Il n’y a rien de malveillant", a-t-il expliqué. 

Des tweets dont il ignorait l'existence

Quant aux tweets, qui remontent à ses 14 ans, il le réaffirme après une première mise au point ce weekend: il n'en est pas l'auteur. "A l’époque, j’étais jeune et bête", a-t-il avancé, précisant qu'il partageait son mot de passe avec "une dizaine de personnes" pour qu'elles puissent discuter avec les célébrités qui suivaient son compte.

"A cette époque, j’allais sur Twitter, une fois tous les six mois et je ne savais pas ce qu’il y avait sur mon compte. Je n’avais aucune idée de la situation géopolitique dans le monde. Mes centres d’intérêt c’était Beyoncé et Lady Gaga. Si j’avais été l’auteur de ces tweets, j’aurais fait du nettoyage pour les cacher, mais je ne connaissais pas leur existence", a ajouté Bilal Hassani.

Victime de "trolls d'Internet"

"Je ne considère pas qu’Israël soit responsable de crime contre l’humanité, ce n’est pas du tout mon opinion. Je suis tellement heureux d’y partir pour l’Eurovision. Quant à Dieudonné, je ne sais même pas qui il est. J’ai 19 ans, ce n’est pas du tout ma génération", a-t-il assuré.

L'artiste, qui se dit victime de "trolls d’Internet qui savent très bien ce qu’ils font" et qui ont "envie de [le] voir tomber", demande à ce qu'on le laisse en paix. 

"Lâchez-moi, laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre s’il vous plaît. Je suis un être humain comme un autre, et, eux, me prennent pour un objet… leur punching ball. Laissez-moi profiter d’un moment magique, je réalise le plus beau rêve de ma vie à l’Eurovision cette année. Laissez-moi juste un peu tranquille. Rien qu’un peu", a-t-il supplié.

Nawal Bonnefoy