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Cynthia, la fille de Michel Sardou, revient sur son viol collectif en 1999

Cynthia Sardou

Cynthia Sardou - Capture d'écran YouTube

La fille du célèbre chanteur s'est longuement confiée sur le viol collectif dont elle a été victime en 1999 et a loué le soutien apporté par son père.

Cynthia Sardou, fille du célèbre chanteur français, s'est longuement confiée, cette semaine, lors d'un d’une conférence à Tilly-sur-Seulles (Calvados) sur le viol collectif dont elle a été victime en 1999.

Comme le rapporte Le Parisien, cette ancienne journaliste avait été enlevée puis violée par des trois hommes dans la nuit du 24 au 25 décembre 1999. Elle avait ensuite été relâchée sur un terrain vague en banlieue parisienne. Habitant désormais au Québec, où elle gère une société de communication, Cynthia Sardou a raconté sa souffrance depuis son agression:

"Je viens simplement pour dire à tous ceux qui subissent des drames comme celui-là qu'on peut en sortir. On m'a arraché mon identité, ma personnalité. C’est vrai que je ne suis plus la même que celle que j’étais. Mais, en même temps, quelque chose au plus profond de moi s’est construit", commence-t-elle par dire.

"J’étais terrifiée par l'idée que mes agresseurs puissent recommencer"

Son premier conseil est "d’accepter le plus vite possible de se faire aider, par sa famille, par ses amis". Si ses parents l'ont soutenu "de leur mieux", "ils ne savaient pas comment réagir". Estimant cette réaction normale, Cynthia Sardou explique qu'il ne faut hésiter à faire appel à des professionnels. 

"Et puis, moi, j’ai eu d’autres portes de sorties qui m’ont sauvée", ajoute-t-elle. "J’ai beaucoup marché, beaucoup lu, j’ai pratiqué le kick-boxing à outrance. Je frappais pendant des heures dans un punching-ball pour que sorte cette colère. C’était à la mesure de ce qu’on m’avait fait."

Le procès l'a aussi aidé à se reconstruire. "J’étais terrifiée par l’idée que mes agresseurs puissent recommencer. Aujourd’hui encore, je me dis que c’est sans doute pour ne pas prendre le risque de les recroiser un jour que je suis partie au Canada. J’ai appris bien après le drame que deux sur trois étaient récidivistes…" Une crainte naturelle pour Cynthia Sardou: condamnés à 10, 13 et 15 ans de prison ferme, "ils en ont purgé la moitié et sont aujourd’hui dans la nature."

"Lever à tout prix la prescription"

Pour favoriser la reconstruction des victimes, Cynthia Sardou préconise ainsi de "lever à tout prix la prescription": "Les victimes ont parfois besoin de temps et il faut le leur laisser", dit-elle. Elle plaide aussi pour "une prise en charge psychologique systématique des agresseurs" et la construction de structures de prise en charge des victimes. Elle conclut son intervention en louant son père Michel Sardou et son soutien:

"Un soir, il m’a regardée tout au fond des yeux et il m’a dit: 'Tu vas t’en sortir. Je me suis beaucoup accrochée à ce moment. C’est le plus important de tout: l’optimisme… C’est comme un muscle qui se travaille chaque jour, parce que chaque jour doit être vécu comme une seconde chance. En vérité, ce que je suis venue vous dire est donc très simple: le drame que j’ai vécu peut vous arriver à tous. Mais la façon dont je m’en suis sortie est aussi offerte à tous. Et aujourd’hui, je peux dire, qu’enfin, je n’ai plus peur!"
Jérôme Lachasse