BFMTV
People

Bill Cosby tente de faire annuler les poursuites pour agression sexuelle

Bill Cosby, le 2 février 2016

Bill Cosby, le 2 février 2016 - Kena Betancur - AFP

L'ex star de la télévision américaine était mardi au tribunal en compagnie de ses avocats afin de faire annuler les poursuites dans il fait l'objet au tribunal.

Bill Cosby est revenu mardi devant un tribunal de Pennsylvanie, ses avocats espérant faire annuler les poursuites pour agression sexuelle lancées en décembre contre le célèbre acteur américain. Ils ont notamment fait témoigner l'ancien procureur en charge du dossier, qui a fait état "d'incohérences" dans les déclarations de sa victime présumée.

Accusé depuis des mois par des dizaines de femmes, l'acteur de 78 ans a été inculpé le 30 décembre d'agression sexuelle aggravée pour des faits remontant à début 2004, sur la personne d'Andrea Constand, une ancienne employée de l'université de Temple, en Pennsylvanie.

Souriant et de bonne humeur au tribunal

Poursuivi par la jeune femme au civil quelques mois après les faits, il avait accepté d'être auditionné avant de trouver un accord financier avec Andrea Constand en 2005. C'est sur des extraits du procès-verbal de cette audition que le procureur du comté de Montgomery, en Pennsylvanie, s'est appuyé pour engager des poursuites contre Bill Cosby.

Selon les avocats de l'acteur, le procureur a violé, à cette occasion, l'engagement, pris fin 2005 par son prédécesseur, de ne pas poursuivre le créateur et héros de la série The Cosby Show s'il acceptait d'être auditionné.

L'audience de mardi était consacrée à examiner une requête en nullité et non le fond de l'affaire, la défense de Bill Cosby affirmant que les poursuites devaient être abandonnées du fait de cet accord.

Une demi-heure avant l'ouverture des débats, Bill Cosby, 78 ans, a fait son entrée dans la salle d'audience de Norristown, canne en main et encadré par deux gardes du corps qui guidaient ses pas hésitants. L'avocate de l'acteur, Monique Pressley, a déclaré à plusieurs reprises que Bill Cosby était aujourd'hui "aveugle".

Rasé de frais, vêtu d'un costume vert d'eau et d'une cravate sombre à motifs, le héros du Cosby Show semblait de bien meilleure humeur que lors de sa première apparition au tribunal, fin décembre, où il était apparu le visage fermé. Mardi, il plaisantait avec ses gardes du corps et ses avocats, souriant volontiers. Mais l'acteur Bill Cosby ne s'est pas exprimé au tribunal, seuls ses avocats prenant la parole pour sa défense.

Une crédibilité "ruinée"

Elément central de l'audience, la défense de Bill Cosby a fait citer comme témoin l'ancien procureur du comté de Montgomery, Bruce Castor, qui avait conclu un accord avec l'acteur, s'engageant à ne pas le poursuivre s'il acceptait de témoigner dans le cadre de son procès au civil.

Il a expliqué pourquoi il avait choisi, à l'époque, de ne pas poursuivre Bill Cosby et de laisser la victime présumée obtenir réparation au civil. Bruce Castor a notamment indiqué qu'il existait des "incohérences" dans les déclarations d'Andrea Constand, interrogée à plusieurs reprises par les autorités.

Il a également estimé que le fait que la jeune femme ait contacté un avocat avant d'être interrogée par les autorités pour la première fois jouait en sa défaveur. "Ses actes avaient ruiné sa crédibilité", a-t-il conclu avant de souligner, pour justifier sa décision, qu'Andrea Constand avait déposé plainte environ un an après les faits présumés et qu'il était donc impossible de réaliser des prélèvements et de recueillir des preuves matérielles de l'agression.

Des faits prescrits

"A ce stade, j'ai décidé qu'il était dans l'intérêt de la justice de conclure que M. Cosby ne serait jamais arrêté" pour l'agression sexuelle dont il était accusé, a expliqué Bruce Castor. Pour autant, "je pensais qu'il n'était pas juste de le poursuivre mais je voulais que soit rendue une forme de justice", a-t-il indiqué pour justifier sa décision d'orienter l'affaire vers une juridiction civile. "L'affaire a été résolue (au civil) et j'espère que j'ai fait de Mme Constand une millionaire", a-t-il déclaré.

Bruce Castor a également révélé qu'à l'époque où les accusations ont été rendues publiques pour la première fois, en 2005, plusieurs femmes avaient contacté ses services pour faire état d'agressions commises par Bill Cosby. Il avait néanmoins considéré que les faits supposés étaient prescrits car "trop anciens".

L'audience devait se poursuivre mardi après-midi et le juge Steven O'Neill a laissé entendre que les débats pourraient se prolonger mercredi.

R.I avec AFP