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Bertrand Cantat sur la mort de Marie Trintignant: "Vivre était insupportable après ce qui s'était passé"

Bertrand Cantat sur scène au Printemps de Bourges en 2014

Bertrand Cantat sur scène au Printemps de Bourges en 2014 - Guillaume Souvant - AFP

Alors qu'il effectue son retour en solo sur scène, le chanteur Bertrand Cantat a accordé un entretien aux Inrockuptibles dans lequel il revient sur sa peine de prison après le meurtre de Marie Trintignant.

Son nom sera toujours associé à la mort de Marie Trintignant. Alors que Bertrand Cantat effectue son retour dans la lumière en solo, le chanteur de 53 ans s'est confié dans les pages des Inrocks sur le meurtre survenu à Vilnius en 2003, lorsque que son ex-compagne a succombé à ses coups lors d'une violente dispute. Il avait alors écopé d'une peine de huit ans de prison en 2004, sortant trois ans plus tard pour bonne conduite. Dix ans après, l'ombre de ce meurtre qui a fait la une des journaux est toujours là. 

Alors qu'il vient de dévoiler son premier single en solo, L'Angleterre, l'ancien leader de Noir Désir, qui est revenu une première fois à la musique avec le groupe Detroit, a accepté d'évoquer à nouveau ces années de sa vie qu'il résume à un "trou noir" dans le numéro des Inrocks qui lui consacre sa couverture. Un choix éditorial d'ailleurs largement critiqué par Marlène Schiappa ou Laurence Rossignol.

"Et ça a tendance à tout absorber, poursuit Bertrand Cantat. Ca prend beaucoup de place, ça occupe chaque seconde. Mais on finit par retrouver un semblant de vie. Comme je ne connais pas le déni, je ne m'échappe pas, je reste très seul avec tout ça."

"Je ne peux pas oublier"

Bertrand Cantat avoue que "le suicide est la première chose" qui lui est venu à l'esprit à cette période. "Ca m'a obsédé pendant longtemps. Tout me semblait tellement dingue que ça paraissait la seule solution: vivre était insupportable après ce qui s'était passé." L'artiste confie avoir aussi pensé à "disparaître" pour fuir à l'étranger, mais il a finalement renoncé pour ses enfants qui ne "voulaient pas quitter la ville, leur vie, leurs copains, leurs repères".

L'ex-membre de Noir Désir raconte avoir pris "beaucoup de médicaments" à cette période de sa vie, une habitude devenue "une addiction" dont il a eu du mal à sortir. Celui qui avoue avoir toujours "assumé les conséquences de ses actes" explique également avoir "toujours été d'une clarté totale sur l'acceptation de (s)on jugement, de (s)a condamnation".

"Je continue donc avec tout ça, avec tout mon coeur, toute ma conscience. Je ne peux pas oublier, mais je peux évoluer", lâche-t-il, expliquant notamment son silence dans les médias à ce sujet: "Parler publiquement de ce qui s'est passée m'aurait peut-être aidé, mais ça aurait été indécent."

Fabien Morin