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Anne Roumanoff: "J’ai déjà voté à droite et à gauche, je ne suis pas sectaire"

Anne Roumanoff joue son spectacle "Aimons-nous les uns les autres"

Anne Roumanoff joue son spectacle "Aimons-nous les uns les autres" - Joel Saget / AFP

Anne Roumanoff remonte sur scène dès le 26 juillet prochain avec son spectacle Aimons-nous les uns les autres. L'occasion d'évoquer avec elle le sujet et son regard sur la société française, sans oublier de revenir sur son parcours.

Vous revenez dès le 26 juillet avec Aimons-nous les uns les autres. Pourquoi ce titre?

"J’ai choisi ce titre-là avant les attentats du mois de janvier. Je trouvais déjà qu’il y avait des tensions en France et c'était ironique de dire: 'C’est la merde, mais essayons de nous aimer les uns les autres quand même'."

Quelle est la solution pour "s’aimer les uns les autres"?

"C’est compliqué, on ne sait pas comment s’aimer dans le couple, dans la famille… Je n’ai pas la recette. Mais je pense que c’est face à une situation conflictuelle qu’on peut tomber dans la haine ou essayer de comprendre. Après on ne peut pas tout comprendre. Dans mon spectacle, j’essaie d’apporter un recul sur les choses."

2017 sera une grande année pour vous: celle de vos 30 ans de carrière, avez-vous un projet à ce sujet?

"On m’a proposé une soirée événementielle à la télévision, mais j’attends de trouver la forme, je crois qu’il faut prendre le temps. Et j’ai déjà pas mal de projets en cours."

"Je ne m'engage pas en politique"

Quel est le secret pour durer dans le temps quand on est artiste?

"J’ai la sympathie du public, il m’a choisi. C’est quelque chose qu’on ne peut pas expliquer. Après, je travaille énormément et je pense que ça joue. Et puis j’essaie d’être honnête avec le public: si un sketch m’ennuie, je vais l’enlever, je rafraîchis mes spectacles en permanence. Je fais attention de livrer un produit de qualité. Un jour, un producteur m’a dit une phrase très juste: 'L’important, ce n’est pas que le public vienne te voir une fois, deux fois, mais qu’il revienne la troisième fois'. Souvent, on pense qu’il faut un bon attaché de presse, un plan marketing, etc... Ce qui remplit une salle de spectacle, c’est un spectateur qui est content et qui va parler de vous."

Vous tapez sur tous les politiques. Y en a-t-il un qui pourrait diriger la France en 2017?

"J’espère qu'il y en aura un qui arrivera à faire quelque chose! (rires). Mais je ne m’engage pas. Je ne l’ai jamais fait. Sauf contre Jean-Marie Le Pen quand il est passé au deuxième tour (en 2002, NDLR). J’ai déjà voté à droite et à gauche, je ne suis pas sectaire. Pour moi, ces séparations gauche/droite sont un peu dépassées."

A 20 ans, vous étiez anxieuse par rapport à votre avenir professionnel. Aujourd’hui quelles sont vos craintes?

"Je n’ai pas de craintes. Je voudrais essayer d’être heureuse. C’est mon moteur: chercher une certaine harmonie, arrivée à être paisible. Je suis quelqu’un de volcanique, je m’énerve vite, je peux vite péter les plombs mais je pense qu’on est sur terre pour s’améliorer. Mon but est d’apprendre à être plus sereine, plus calme."

"Je tape mon nom sur les réseaux sociaux, c'est débile"

Vous êtes en train de d’écrire votre premier scénario. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet au cinéma?

"Ce sera une comédie sur la vie quotidienne. J’ai choisi ce registre parce que c’est ce que je sais faire. Faire du cinéma, ce n’est plus un rêve. Ça l’a été, mais aujourd’hui le cinéma représente pour moi un moyen d’expression, j’ai une histoire à raconter et je pense que c’est le bon vecteur."

Que pensez-vous des réseaux sociaux?

"Je suis un peu accro. Je fais de la veille, je tape mon nom même si je sais que c’est un peu débile. Là, pendant les vacances, j’ai prévu de ne pas y aller parce que je perds du temps. Après c’est un très bon outil pour communiquer avec mon public, et avoir leur retour par rapport à ce que je propose."

"L'humour à la télé, c'est compliqué"

Vous revenez sur Europe 1 à la rentrée avec une émission quotidienne de 12h à 12h30, sept jours sur sept. A quoi faut-il s’attendre?

"Concrètement, ce sera un rendez-vous très rythmé, car l’émission ne durera que vingt minutes donc c’est très court. J’ai demandé aux gens d’être dans le dynamisme. Je vais essayer de ne pas faire retomber l’ambiance pendant l’émission de Jean-Marc Morandini, qui est très rythmée. Ce sera écrit dans un premier temps. Je suis assez travailleuse, je ne veux pas improviser. Après, je travaille beaucoup dans l’urgence, en dernière minute. C‘est devant le ravin que je trouve les ressources et l’inspiration. J’ai cette chance-là. Mais parfois, j’aimerais ne pas être si proche du ravin et arrêter de me faire peur."

Pourquoi la radio plutôt que la télé? L’échec de Roumanoff et les garçons vous-a-t-il vacciné de la télévision?

"Je trouve que la radio est un média de liberté. Alors maintenant on vous filme, ce que je n’apprécie pas forcement parce que j’aimais aller à la radio sans avoir besoin de me coiffer ou de me maquiller (rires). Non mais plus sérieusement, j’aime le son des voix. La télévision, c’est compliqué, surtout l’humour à la télé. Il y a une violence terrible dans la manière dont sont jugés les animateurs. J’aime aller à la télévision pour un prime événementiel, comme j’avais pu le faire en 2011 sur TF1. Mais je ne suis pas animatrice télé et je n’aspire pas à ça. Je ne trouve pas que ce soit un monde très intéressant la télévision. Je vois comment cela fonctionne et c’est très difficile. La scène est un monde beaucoup plus humain."

Romain Iriarte