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Mediapart, Envoyé spécial: Fillon règle ses comptes avec les médias

François Fillon, peu avant sa conférence de presse, ce lundi 6 février 2017

François Fillon, peu avant sa conférence de presse, ce lundi 6 février 2017 - Lionel Bonaventure - AFP

L'ancien Premier ministre a profité de sa conférence de presse ce lundi pour dénoncer un "assassinat politique" dont il estime avoir été victime, accusant les médias d'être responsables de sa baisse de popularité auprès des Français.

C'est ce qui s'appelle régler ses comptes. François Fillon a accusé les médias d'en avoir "trop fait" pour le "lyncher" et l'"assassiner politiquement" pendant ces dix derniers jours, ce lundi, lors d'une conférence de presse à son QG de campagne à Paris.

"Quand la vérité aura été faite, quand chacun aura vu que le procès qui m'est fait est un procès diffamatoire, calomnieux que ce procès est complètement éloigné de la réalité des faits, les Français changeront d'opinion", a affirmé l'ex-Premier ministre, dans la tourmente depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de son épouse.

"Un problème démocratique"

Selon lui, "l'opinion des Français aujourd'hui est liée à des centaines d'heures ou de dizaines d'heure de plateau de télévision où on voit des soi-disant experts qui parlent du rôle des assistants parlementaires et qui naturellement me condamnent les uns après les autres", a-t-il estimé, dénonçant à demi-mots les chaînes d'information en continu.

"J'ai entendu peu de voix prenant ma défense. C'est ça que vous appelez le fonctionnement normal de la démocratie!", a-t-il lâché. "A trois mois de l'élection présidentielle, aucun d'entre vous n'a eu d'interrogations sur la violence de la semaine qui vient de se produire. La presse naturellement doit relater les événements (...) Mais Lyncher, assassiner politiquement - comme finalement vous l'avez fait pendant dix jours - un candidat à l'élection présidentielle, je pense que ça pose un problème, ça pose même un problème démocratique", a-t-il affirmé.

"Il y a des choses parfois qui doivent être dites"

"Ma conviction, c'est que les Français sont tout doucement en train de s'en rendre compte. Vous en avez un peu trop fait", a-t-il ajouté à l'intention des journalistes présents dans la salle. A une journaliste de Médiapart, qui venait de lui poser une question, François Fillon a glissé: "Moi, je n'ai jamais eu de redressement fiscal, je vous le dis au passage... Oui, il y a des choses parfois qui doivent être dites", a-t-il ajouté, en allusion au redressement fiscal de 4,1 millions d'euros auquel le site d'information en ligne avait été astreint pour s'être auto-appliqué un taux réduit de TVA entre 2008 et 2014. 

Le candidat a également accusé "un grand quotidien du soir" de "violation du secret professionnel", après la publication lundi par Le Monde (dont il n'a pas cité le nom) d'extraits des procès verbaux de ses auditions devant la justice. 

"Nous sommes dans une enquête préliminaire, seuls les enquêteurs de la police et les membres du parquet national financier ont accès aux procès-verbaux, pas les avocats. Donc, nous sommes bien en présence d'une violation du secret professionnel de la part de personnes chargées de l'enquête, qui sont toutes nommées par le gouvernement", a-t-il dit. "Ca fait beaucoup!", a-t-il répété.

N.B. avec AFP