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Jean-Luc Mélenchon défend Raquel Garrido, chroniqueuse sur C8

Raquel Garrido et Jean-Luc Mélenchon en 2013.

Raquel Garrido et Jean-Luc Mélenchon en 2013. - DENIS CHARLET / AFP

Dans un nouveau billet de blog, Jean-Luc Mélenchon a défendu Raquel Garrido, figure de la "France insoumise", et a loué sa personnalité au moment où cette dernière a rejoint l'équipe de Thierry Ardisson sur C8. Un choix qui avait surpris mais s'inscrit dans une tendance qui voit de nombreux personnages politiques devenir chroniqueurs dans l'audiovisuel.

La nouvelle qualité de chroniqueuse télé de Raquel Garrido, qui fut porte-parole de Jean-Luc Mélenchon dans la dernière campagne présidentielle, agite décidément le débat public et médiatique. Le 15 juillet dernier, sa reconversion-surprise au sein de l'univers de Vincent Bolloré, et plus précisément dans l'émission Les Terriens du dimanche de Thierry Ardisson, avait surpris. Jeudi dernier, son intervention devant le Premier ministre et la ministre du Travail avait rappelé sa nouvelle situation à ses néo-confrères et en avait irrité certains. Ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a investi la discussion en défendant sa camarade de lutte dans un nouveau billet publié sur son blog.

Une indignation sélective?

Dans son propos liminaire sur le sujet, le député élu dans les Bouches-du-Rhône met en regard une forme d'intransigeance à l'égard de Raquel Garrido tandis que des trajectoires similaires ont selon lui bénéficié d'une certaine indulgence.

"L'arrivée de Raquel Garrido sur C8 a polarisé la hargne de la caste. Ceux-là n'avaient bien-sûr rien à dire quand Cohn-Bendit nous agonisait de postillons sur Europe 1, ou que Roselyne Bachelot officiait ici et là. Leurs critiques restent d’ailleurs très évasives en ce qui concerne les autres militants politiques dorénavant installés à l’antenne: Raffarin, Guaino, Dray et compagnie", lance-t-il.

De plus, Jean-Luc Mélenchon voit dans le scepticisme voire l'hostilité concernant le rôle télévisuelle de l'avocate de formation une marque de sexisme et vante les mérites de celle-ci: "Parce qu'elle a du talent. Ce qui risque de faire s'étioler quelques pots de fleurs des deux genres." Et on passe bientôt des pots de fleurs au pot aux roses. L'ancien candidat à la présidentielle estime ainsi que la situation a au moins le mérite d'être plus claire, désormais. "La situation actuelle jette aux orties un secret de polichinelle. La caste politique, les médiacrates et l'oligarchie forment un seul bloc social que lie l’argent et les privilèges", dit-il après avoir pris soin de noter "que l’étau se soit desserré grâce à l’embauche d’une ou deux personnes proches de nous ne nous fait pas perdre de vue le tableau d’ensemble."

Ni en service commandé, ni compromise

Le chef de file des Insoumis fait aussi un sort à deux critiques distinctes adressées à Raquel Garrido. Il rejette d'abord l'idée qu'il y aurait une compromission pour celle-ci à travailler pour le compte d'une émission diffusée par une chaîne dirigée par le groupe Bolloré: "Toute personne qui va au travail fait un grand compromis avec le capital puisqu'elle lui cède gratuitement une part de la plus-value qu'elle crée."

Enfin, il récuse l'hypothèse selon laquelle le rôle de Raquel Garrido à la télévision serait analogue à celui de Bruno Roger-Petit, désormais porte-parole de la présidence de la République, et une sorte de service commandé: "Elle est libre. En effet j’ai lu qu’on faisait des parallèles entre la situation de Bruno Roger-Petit et celle de Raquel Garrido. C’est tout à fait inapproprié. Lui est le porte-parole du gouvernement. Sa parole est soumise. Raquel Garrido est insoumise. Elle exprime son propre point de vue, comme elle l’entend."

Robin Verner