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Dossier Tabou: une émission d'enquêtes… et de polémiques

Dossier Tabou

Dossier Tabou - M6

Bernard de La Villardière revient ce lundi soir sur M6 avec un numéro de Dossier Tabou consacré au cannabis. Avant même sa diffusion, l'enquête fait déjà polémique sur les réseaux sociaux.

Nouvelle émission, nouvelle polémique pour Bernard de La Villardière. Six mois après son altercation avec un groupe de jeunes de Sevran en Seine-Saint-Denis, le journaliste revient dans un nouveau numéro de Dossier Tabou sur M6.

Avant même sa diffusion, l'émission, intitulée Et si on légalisait le cannabis en France, fait parler d'elle. En cause, une séquence ou l'on voit Bernard de La Villardière fumer un joint avant de tester ses réflexes au volant d'une voiture.

La controverse, au coeur de Dossier Tabou

Si ce voyage en immersion interpelle, il est aussi l'ADN même de Dossier Tabou. L'émission, incarnée par Bernard de La Villardière, explore les grandes questions qui se posent à notre société. "Des questions qui suscitent la controverse et divisent l'opinion", précise par ailleurs M6 dans la présentation de son programme.

La séquence qui sera dévoilée ce lundi risque d'attirer quelques ennuis à la chaîne. En effet, le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) pourrait rappeler à l'ordre M6 après la diffusion, en raison du caractère incitatif de certaines images. Si le journaliste a avoué dans C à Vous "ne pas savoir du tout" quelle allait être la réaction des sages, il a tenté d'être rassurant en précisant qu'il était "interdit de montrer des drogues illi­cites à l'antenne, sauf pour en montrer les effets néfastes"

Une émission de propagande? 

En septembre dernier, le numéro de Dossier Tabou consacré à l'Islam en France avait fait réagir sur les réseaux sociaux. Les internautes accusaient notamment l'émission d'attiser la haine contre les musulmans. En cause, une séquence où l'on voyait Bernard de La Villardière et son équipe se faire malmener par un groupe de jeunes à Sevran, lors d'une enquête sur le terrain. Dans le reportage, la voix off évoquait "un mélange de salafistes et de dealers de drogue", pour décrire les Sevranais. Des mots qui étaient alors du mal à passer auprès des jeunes, au moment de la polémique.

"Ça fait mal d'entendre ça car il ne nous laisse aucune échappatoire. On est soit l’un, soit l’autre, mais dans tous les cas, aux yeux de la majorité des Français, on est hors-la-loi. J’aurais préféré qu’il nous insulte de 'connards', au moins c’est ni suspect ni illégal", expliquaient-ils. 

Interrogée par Les Inrocks, Nacira Guénif-Souilamas, sociologue et anthropologue et professeure à l’université Paris 8, avait à l'époque estimé que Dossier Tabou "s’approchait plus de la propagande que d’un travail journalistique". Le premier numéro avait attiré 2,4 millions de téléspectateurs (12,2% de PdA). La seconde enquête consacrée au cannabis sera diffusée ce soir sur M6, dès 21h.

R.I