David Pujadas a été "très choqué" et "furieux" d'être viré par une femme, selon Delphine Ernotte
Sa mise à l'écart avait fait grand bruit. En mai dernier, David Pujadas apprenait de la bouche de Delphine Ernotte qu'il ne serait pas reconduit à la tête du JT de France 2 après quinze années passées aux commandes de la grand-messe du 20 heures. Un départ surprise et forcé pour le journaliste qu'il n'a pas bien vécu. Dans un long entretien accordé au magazine Society, la patronne de France Télévisions, qui fait le grand ménage au sein du groupe depuis deux ans, lève le voile sur les conditions du départ de David Pujadas, qu'elle ne souhaitait pas forcément voir quitter la chaîne.
"David a été remplacé au 20 heures, mais il aurait pu garder L'Emission politique sur France 2, assure-t-elle. J'étais prête à discuter avec lui pour qu'il fasse d'autres choses. Il avait toute sa place à France Télévisions. Après, je comprend qu'il ait voulu partir. D'ailleurs c'est pour ça que j'ai tenu à lui en parler assez tôt."
"Ca a été le feu"
Delphine Ernotte raconte alors comment la star des JT a réagi à cette mise à l'écart. "Je savais que ça allait être dur, mais je lui ai dit: 'Ecoute, David, tu n'es pas viré de France Télévisions, prenons un peu de temps de discuter ensemble, de comment tu vois les choses, etc.'. Mais je pense qu'il était très choqué, furieux." Et de préciser pourquoi, selon elle, le présentateur a mal vécu ce moment: "C'est quand même une femme qui dit à l'un de ses employés hommes..."
Celle qui assure que la télévision n'est pas "assez féminisée" explique que le fait d'apprendre son licenciement de la part d'une femme a joué "à mort" dans la réaction furibonde de David Pujadas, même si cet aspect était sans soute "involontaire, inconscient". Dephine Ernotte poursuit: "Il s'est emporté tout de suite et est descendu dans la rédaction et ça a été le feu."
Problème de timing
Pourtant Delphine Ernotte assume son choix et assure que, malgré la situation tendue avec les journalistes de la rédaction, personne ne lui a demandé de "revenir sur sa décision". "Personne ne m'a demandé de garder David Pujadas", martèle-t-elle. Le seul problème résidait plutôt dans le timing pour la patronne de France Télévisions.
"Les journalistes étaient morts de fatigue, parce qu'ils sortaient de l'élection présidentielle, une période pendant laquelle ils avaient été très bons, et ils ont eu le sentiment, je cite, que je les privais 'de la joie de savourer tranquillement leur moment'. Je les comprends", explique Delphine Ernotte, qui précise s'être aussitôt confronté à sa rédaction, entre "explications" et "grabuge".