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Comment le style Lapix va bousculer le JT de France 2

Anne-Sophie Lapix sur le plateau de 20 h de France 2.

Anne-Sophie Lapix sur le plateau de 20 h de France 2. - Delphine Ghosarossian - FTV

Anne-Sophie Lapix présente ce lundi son tout premier 20 heures sur France 2. Attendue à la fois par les fans de son prédécesseur David Pujadas et par ses détracteurs, elle compte bien imprimer sa "patte" à la grand-messe du JT.

Ce lundi soir, à 20 heures, c'est le sourire d'Anne-Sophie Lapix qui apparaîtra dans le décor flambant neuf du journal télévisé de France 2. Elle succède à David Pujadas, emblématique figure du JT pendant 16 ans, évincé sans ménagement par la patronne de France Télévisions en mai dernier.

Difficile de savoir à quoi va ressembler ce premier journal. Anne-Sophie Lapix n'a laissé filtrer que quelques indices dans ses interviews de pré-rentrée. Si elle assure dans le magazine ELLE en kiosque cette semaine que "la ligne éditoriale va être conservée", la journaliste va imposer son style. C'est d'ailleurs ce qu'attend d'elle Delphine Ernotte, qui a souhaité "un nouvel élan" et une "nouvelle incarnation" pour ce journal télévisé.

Anne-Sophie Lapix est loin d'être novice: elle a déjà présenté des milliers de journaux télévisés depuis ses débuts sur le petit écran dans les années 1990, et a notamment été la "doublure" de Claire Chazal il y a dix ans.

> Plus de culture

Economie, international et politique resteront le coeur du journal, mais Anne-Sophie Lapix souhaite y ajouter de la culture. "La culture est un chantier à ouvrir", déclare-t-elle ainsi dans l'hebdomadaire féminin. D'autant qu'elle bénéficie d'une solide expérience en la matière, après avoir devisé gaiement pendant quatre ans avec les invités de C à vous sur France 5, acteurs chanteurs et humoristes en pleine promo, autour d'un verre et d'un bon repas. "C'est sûr que je suis plus vivante qu'il y a dix ans et pas accrochée à mon prompteur", ajoute l'animatrice, qui compte aborder l'exercice du JT "de façon sérieuse et, si possible, pas trop solennelle".

> Du mordant

Remarquée sur Canal+, lorsqu'elle y animait Dimanche +, de 2008 à 2013, Anne-Sophie Lapix s'est forgée une réputation d'intervieweuse politique pugnace. Ses différents face à face avec Marine Le Pen, et notamment celui du 15 janvier 2012 ont marqué les esprits, la journaliste pointant avec opiniâtreté les incohérences du programme économique de la présidente du Front national. Marine Le Pen était repartie furieuse et Anne-Sophie Lapix reçut cette année-là le prix Philippe-Canoli, de meilleure intervieweur de l'année.

La journaliste a bien l'intention de conserver ce ton, comme elle l'a expliqué à TVMag, le 24 août dernier: "Je ne vais pas me dire: 'Il faut que je sois plus sympa parce qu’on est au 20 heures et que c’est plus calme'".

Face aux personnalités politiques qu'elle recevra, elle assure: "Je ne vais pas modifier mon mode d'interview, ni mon ton. Quand on a un ministre sur un plateau, on n'est pas là pour le laisser dérouler ses éléments de langage".

> Et de la politique

La politique est l'une des spécialités de la journaliste. "J’apporterai une patte pas seulement dans l’écriture, mais aussi dans le choix de certains sujets. La politique me passionne, et défendre l’international dans les journaux est très important", indique Anne-Sophie Lapix dans Elle. La journaliste se défend par ailleurs de toute proximité avec les politiques. "Je ne compte pas préparer mes entretiens avec les chefs de cabinet, pas plus qu’aller déjeuner à l’Elysée", glisse-t-elle ainsi à Télérama.

Enfin, Pour accueillir sa nouvelle recrue, France 2 a sorti le grand jeu côté décor. Un plateau de 300 m², équipé de 14 caméras et d'une table à géométrie variable digne d'une console de la Nasa, sera le théâtre de ce nouveau JT.

Et si les spectateurs ne sont pas au rendez-vous Anne-Sophie Lapix pourra toujours se consoler en sachant que David Pujadas a regardé son journal. Le journaliste, qui a quitté la chaîne, est même très motivé: "Si je ne peux pas le voir en direct, je le regarderai en replay", a-t-il assuré au Parisien, concédant à la journaliste "du tempérament" et être "travailleuse".

Magali Rangin