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Têtes couronnées

Harry: comment le vilain petit canard s'est transformé en prince charmant

Le prince Harry à l'avant-première de "Dunkerque", le 13 juillet 2017.

Le prince Harry à l'avant-première de "Dunkerque", le 13 juillet 2017. - Tolga Akmen - AFP

A 33 ans, Harry est plus que jamais devenu un prince charmant et populaire, parvenant à faire oublier les scandales du passé. Alors que son mariage vient d'être officialisé pour le printemps 2018, voici l'histoire de sa métamorphose.

Il a été le petit garçon stoïque marchant derrière le cercueil de sa mère sous les yeux du monde entier. Il a été le jeune homme noceur déguisé en nazi à un bal masqué, livré en pâture aux tabloïds. Le prince Harry, dont le mariage avec Meghan Markle a été annoncé officiellement ce lundi, n'est plus rien de tout cela.

Le frère cadet de William est devenu un prince tout à fait présentable. Oublié l'adolescent mal dans sa peau et fumeur de joints, exit les scandales. Aujourd'hui, Harry est l'un des membres de la famille royale les plus populaires en Grande-Bretagne. Voilà plusieurs années déjà que le fils de Diana et Charles a opéré sa mue. Se transformant en prince concerné par les problèmes de ses contemporains, et débordant d'empathie pour les défavorisés.

L'arrivée dans sa vie de l'actrice américaine Meghan Markle, première petite amie sérieuse et sortable depuis des lustres, complète ce conte de fée moderne et va bientôt transformer l'histoire du vilain petit prince en happy end avec un mariage princier prévu pour le printemps prochain...

Le prince Harry en plein bain de foule lors d'une visite dans le centre de Belfast, le 7 septembre 2017.
Le prince Harry en plein bain de foule lors d'une visite dans le centre de Belfast, le 7 septembre 2017. © Paul Faith - AFP

> Dirty Harry

Le prince Harry a presque 13 ans, lorsque sa mère adorée la princesse Diana, meurt dans un accident de voiture à Paris. Ce drame, survenu à l'orée d'un âge difficile le plonge dans un "chaos total". Le jeune garçon se referme sur lui-même, refoulant ses émotions, refusant l'idée même de penser à sa mère et de demander de l'aide. Vingt ans après la mort de Diana, le prince s'est ouvert sur cette noire période, reconnaissant que l'événement avait "eu un effet très grave non seulement sur [sa] vie personnelle, mais aussi sur [son] travail".

A l'opposé de son frère, le très raisonnable et très policé William, le jeune prince vit une adolescence mouvementée. A Eton, il est un élève médiocre et rebelle. "Je voulais jouer les bad boy", racontera-t-il en 2015, lors d'une visite dans un centre de réhabilitation de membres de gangs en Afrique du Sud. Et jouer les bad boys, il le fait assez bien. En 2002, la presse tabloïd britannique le surnomme "Dirty Harry". Son frère roucoule déjà avec une certaine Kate Middleton, rencontrée à l'université. Mais Harry boit, fume des joints, se bat avec des paparazzis, fréquente des bimbos... et embarrasse sa royale famille.

Le point d'orgue est sans doute atteint lorsque Harry apparaît costumé en nazi à une soirée déguisée, en 2005. La presse tabloïd, le Sun en tête, titre "Harry the nazi". Avec le recul, il comprend qu'il allait mal, qu'il était dépressif et ne s'était jamais remis de la mort de sa mère. C'est du moins ainsi qu'il explique aujourd'hui son adolescence tumultueuse: "Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur le problème, je ne savais pas ce qui clochait en moi".

La presse tabloïd se délecte des dérapages du prince Harry.
La presse tabloïd se délecte des dérapages du prince Harry. © Jim Watson - AFP

> Harry dans tous ses états

Mais tout ça, c'était avant. Depuis, Harry est passé par l'armée. Le prince y a servi dix ans et cette étape a littéralement changé sa vie. Envoyé plusieurs fois en Afghanistan, il y découvre le terrain et le combat. S'il est rapatrié en urgence en 2008 pour raisons de sécurité, Harry retourne en Afghanistan en 2012 en tant que copilote artilleur à bord d'hélicoptères Apache. Sur place il dézingue même quelques Talibans.

Une expérience qui, contre toute attente, l'a aidé à faire son deuil: "J’ai plein de problèmes mais aucun n’est vraiment lié à l’Afghanistan, en revanche, l’Afghanistan est ce qui a tout déclenché, a-t-il confié en juin 2017 à EOnline. Si vous perdez votre maman à l’âge de 12 ans, vous devez gérer ça et l’idée que, 15, 17 ans plus tard, je ne l’avais toujours pas fait… C’était le moment en Afghanistan. Je me suis dit: "OK, gère ça".

S'il évoquait en juin dernier avoir voulu "sortir" de la famille royale, l'armée, l'a aidé à trouver un sens à sa vie.

"Etre dans l'armée est la meilleure échappatoire que j'aie jamais connue. J'avais l'impression de vraiment réaliser quelque chose". Il ajoute "J'ai une profonde compréhension de toutes sortes de gens de différentes origines et je me sentais faire partie d'une équipe".

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HarryHélico.jpg © -

> Harry, un ami qui vous veut du bien

Son implication dans les Invictus Games, compétition sportive opposant des anciens combattants handicapés du monde entier, l'a également aidé à trouver sa place. Là encore, Harry y voit une sorte de thérapie.

"Organiser les Invictus et parler avec tous ces hommes de leurs problèmes m'a vraiment aidé à guérir", expliquait-il à EOnline.

Il marche ainsi dans les pas de sa mère. Le prince est très impliqué dans diverses organisations caritatives. Plus à l'aise sur le terrain que son frère William, Harry rend fréquemment visite aux populations les plus défavorisées, du Lesotho au Brésil, en passant par l'Afrique du Sud.

S'appuyant sur son propre exemple, il a également à coeur de sensibiliser le public aux maladies mentales et à la nécessité d'en parler ouvertement.

"Selon mon expérience, une fois que vous commencez à en parler, vous réalisez que vous faites partie d’un très grand club. […] Cela apporte beaucoup de parler de ses problèmes, et si vous les gardez secrets, cela ne va faire qu’empirer les choses".

Le prince Harry lors des Invictus Games de 2014.
Le prince Harry lors des Invictus Games de 2014. © Adrian Dennis - AFP

> Quand Harry rencontre Meghan

Le conte de fée ne serait pas complet sans une princesse au bras de Harry. Si la princesse est en l'occurrence roturière, américaine, métisse et divorcée, elle est tout de même ultra glamour. Il s'agit de Meghan Markle, actrice dans une série intitulée Suits: avocats sur mesure.

Et si elle n'a pas exactement le bon pedigree, Meghan Markle est elle aussi une jeune femme indépendante et engagée, qui aime les animaux, ce qui est un très bon point pour plaire à la reine Elizabeth, gaga de ses corgis. Leur mariage au printemps 2018 sera scruté par le monde entier...

Magali Rangin