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Trois raisons de regarder The end of the f****ing World

Jessica Barden et Alex Lawther dans "The end of the F*****ing word", série Netflix.

Jessica Barden et Alex Lawther dans "The end of the F*****ing word", série Netflix. - Netflix

La nouvelle série de Netflix raconte la cavale de deux adolescents anglais. Un récit drôle et tragique ponctué par une bande originale brillante.

The end of the F****ing World, nouvelle série produite par Netflix fait un peu figure d'ovni, au milieu des séries de super héros, de science fiction ou des comédies américaines. Une ambiance de film indépendant se dégage de cette jolie série en huit courts épisodes d'une petite vingtaine de minutes. L'histoire de la fugue de deux adolescents malheureux, qui se transforme en cavale chaotique, violente et romantique.

L'humour trash

A l'image du premier échange entre les deux personnages principaux, les dialogues sont crus. Même si l'histoire se révèle bien moins guillerette que ne le laissait présager la bande annonce, un humour assez noir imprègne The end of the F****ing World. "Je serai tellement dégoûtée si on se fait assassiner", lance Alyssa, avant de monter dans la voiture d'un inconnu qui les a pris en stop. Les propos provocants de la jeune Alyssa et la dureté de certaines situations tranche avec des plans superbes (le lever de soleil sur la mer, les deux adolescents marchant au ralenti dans un champ...).

Les personnages attachants

Ils ne sont pas très beaux, un peu maladroits dans leur corps tout juste poussé, et surtout très mal dans leur peau. Les deux héros de The end of the F****ing World, Alyssa et James, interprétés par Jessica Barden (vue dans Penny Dreadfull) et Alex Lawther (Imitation Game, Black Mirror) ont des physiques de chanteurs de brit pop. Ils incarnent à merveille le mal-être adolescent, ici poussé à son paroxysme.

Tous les deux inadaptés à un monde qui ne les a pas épargnés. Une vie qui suinte la solitude et la tristesse. James et Alyssa sont entourés d'adultes défaillants, que ce soit les parents, dépressifs ou absents ou les détraqués sexuels qu'ils croisent sur leur route.

Et puis les seconds rôles sont également soignés. Comme ce "couple" de femmes policières qu'on croirait sorti d'un film des frères Coen (on reconnaît Gemma Whelan, qui incarne dans Game of Thrones la farouche Yara Greyjoy). Ou le père d'Alyssa, looser sympathique et philosophe ("He's basically Ghandi", s'émerveille sa fille).

Une bande originale brillante

Le charme de cette série est intimement lié par la musique qui en ponctue chaque instant. Des morceaux à la fois pointus et décalés, de l'émouvante chanson de Soko, We might be dead by tomorrow, à des titres plus "vintage", comme Lonesome Town de Ricky Nelson ou Big Mary's House de The Solitaires, ou encore Laughing on the outside de Dinah Shore, en passant par le tendre Walking all day de Graham Coxon. Cette bande son confère à la série une tendre mélancolie

Sur Spotify, plus de 88.000 personnes sont abonnées à la playlist de la série.

Magali Rangin