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Ménélik, Passi, Ärsenik... réunis pour la tournée "L'âge d'or du rap"

Les rappeurs Passi et Jacky en concert "L'âge d'or du rap" en 2016 à Paris.

Les rappeurs Passi et Jacky en concert "L'âge d'or du rap" en 2016 à Paris. - Capture d'écran - Youtube - Culturebox

Les grands rappeurs français des années 1990 se lancent dans une tournée intitulée "L'âge d'or du rap".

"Y a du monde dans la place?", chantait Ménélik en 1995. Vingt-deux ans plus tard, lui, Stomy Bugsy, Arsenik et une quinzaine d'anciennes gloires du hip hop français jaugeront leur popularité lors de la tournée "L'âge d'or du rap" qui démarre vendredi à Clermont-Ferrand.

Après "Age tendre" qui réunit régulièrement les idoles des années 1960, après "Stars 80" et les artistes des années 1980, c'est au tour des rappeurs des années 1990 d'être rassemblés, eux aussi emportés par une vague de nostalgie.

Ministere A.M.E.R., Nèg' Marrons, Busta Flex

Cette tournée de 12 dates passera jusqu'au 6 avril par les Zéniths de France et Bercy à Paris (27 mars). Seront également présents tous les soirs sur scène: Assassin, Passi, Ministere A.M.E.R., Nèg' Marrons, Busta Flex, Sages Poètes de la rue, Daddy Lord C, 2 Bal, Expression Direkt, K-Reen, Matt Houston, Monsieur R, Nuttea, Rocca, X-Men, sans compter les invités surprises.

Pour Valérie Atlan, l'instigatrice de ce projet, il ne s'agit pas uniquement de raviver les souvenirs.

"Il y a une envie de transmettre à tous les jeunes qui écoutent du rap l'histoire de cette musique. J'avais le sentiment qu'ils ne connaissaient pas les piliers du hip hop, les morceaux classiques, les écoles du rap, tous ceux qui ont fait que le rap en est là aujourd'hui."

"Il y aura des vidéos qui expliqueront le contexte dans lequel les morceaux sont sortis, c'est toute une histoire qui est écrite, ce n'est pas qu'un concert avec des artistes qui se succèdent", décrit-elle.

On a toujours le flow

Avant que ce projet se concrétise, celle que les rappeurs surnomment affectueusement Valou avait déjà réuni ces mêmes artistes en mai 2016 au Casino de Paris, avec IAM en tête d'affiche. Le show avait fait salle comble avec "un public très large, de 14 ans à 80 ans. Il y avait les parents qui venaient avec leurs enfants pour qu'ils écoutent ce que eux écoutaient quand ils étaient jeunes".

Occupé à promouvoir son dernier album Rêvolution et à préparer sa tournée des 20 ans de "L'école du micro d'argent", IAM ne sera pas de l'aventure cette fois, à l'instar d'autres artistes phares comme NTM, MC Solaar ou Doc Gyneco.

Quant à ceux qui ont accepté de se lancer, "ils se sont tous posé la question, parce que c'est légitime de savoir si la chose va être faite de la bonne manière ou pas", dit Valérie Atlan. "Le but n'était surtout pas de les faire passer pour des has-been".

"Une dimension importante du rap c'est de montrer qu'on a toujours le flow, qu'on est toujours là, qu'on a toujours le truc", enchaîne Ménélik qui avait remporté la Victoire de la révélation masculine en 1995, porté par le succès de son single "Tout baigne".

Forts ego

Quid alors des motivations personnelles, du retour vers la lumière ou de l'argent ? "Quand Valou t'appelle, elle qui est amoureuse de cette musique, tout le monde est là. C'est quelqu'un de légitime", insiste Stomy Bugsy, qui vient d'écrire une pièce de théâtre éponyme de son tube de 1996, Mon papa à moi est un gangster.

La bonne volonté et l'envie commune seront toutefois mises au défi d'une vie de troupe pendant un gros mois. Une cohabitation guère évidente sur le papier avec des rappeurs animés par "de forts ego et qui appartenaient à différentes chapelles", rappelle Stomy Bugsy.

"On est beaucoup plus matures qu'à l'époque, tempère Ménélik. Quand on était des jeunes chiens fous, c'était un peu plus compliqué, mais on a vieilli. Maintenant on a des enfants."

la rédaction avec AFP