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Musique

Les concerts les plus mémorables des Rolling Stones à Paris

Depuis leur première date parisienne à l'Olympia en octobre 1964, les rockeurs britanniques ont joué 32 fois dans la capitale. Retour sur certains de leurs concerts les plus mémorables.

Les Rolling Stones à Paris ou aux alentours, ce sont 32 concerts donnés depuis 1964. Alors que Mick Jagger et les siens vont inaugurer jeudi soir la flambant neuve U Arena de Nanterre, avant d'y rejouer dimanche et mercredi prochains, retour sur quatre shows restés dans les mémoires.

"Pleased to meet you..."

Olympia, le 20 octobre 1964. 20 francs. 2.000 personnes.

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Fondés deux ans auparavant, les Stones débarquent en France précédés d'une réputation de mauvais garçons aux cheveux mi-longs, qui ne prennent même pas la peine de se laver. Dans la salle, l'ambiance est électrique. "On rentrait entre des rangées de forces de l'ordre armées", se souvient Sacha Reins, journaliste à Paris Match, présent ce soir-là pour "voir ces cinq jeunes gars fascinants, qui contrastaient avec les autres groupes en uniforme de l'époque". 

"Claude François, Dick Rivers viennent aussi voir le phénomène, mais les deux vedettes yé-yé sont huées par les fans de rock", embraye Christian Eudeline, auteur du livre Punk les 100 albums cultes. Une émeute finit par éclater. Résultat: une centaine d'interpellations, 300 sièges arrachés, des vitrines cassées. La "Stonemania" peut débuter.

Psyché-rock aux Abattoirs

Pavillon de Paris, le 4 juin 1976. 40 francs. 17.000 personnes.

Avec Sticky Fingers, Exile on Main Street, les Stones sont sur une autre planète. Seuls Pink Floyd et Led Zeppelin rivalisent. Le concert à La Villette est filmé par Antenne 2.

"Les coulisses avaient été aménagées pour eux par la chaîne, afin de récréer une ambiance de petit village provincial", se rappelle Reins. "Mais on a frôlé le drame lorsqu'un individu a hurlé quelque chose, avant de sortir une arme, sous les yeux de la princesse Caroline de Monaco. Il a été maîtrisé, mais la panique a été totale", poursuit-il.

Sur scène, ça sent moins le soufre. Mais la bande à Mick Jagger, torse nu et look androgyne, sait toujours autant provoquer, "avec un tuyau immense, évoquant un phallus, duquel sont éjectés des confettis", détaille Eudeline.

Le groupe est éclairé par des spots orientés à la quasi-verticale. Au-dessus se trouve un immense miroir qui renvoie des jets de lumière. Le show est hautement psychédélique. 

"It's only rock'n roll..."

Olympia, le 3 juillet 1995. Prix: 250 francs. 2.800 personnes.

Vingt-huit ans après leur 8e concert à l'Olympia (en 1967), les Stones reviennent enfin sur leur scène fétiche. L'événement est de taille: les stars, nombreuses aux balcons, sont au choix ovationnées (Jack Nicholson) ou sifflées (Patrick Bruel). A côté de sa mère Jerry Hall, James Jagger, dix ans, verse son soda sur les spectateurs dans la fosse.

Ce soir-là, c'est l'anniversaire de la mort de l'ancien guitariste Brian Jones (1969). Est-ce lié? La performance des Stones laisse à désirer. "Ils se sont plantés dans pas mal de chansons qu'ils avaient pourtant l'habitude de jouer depuis 25 ans! Il y avait une fébrilité", confirme Eudeline.

"Ils ont été meilleurs la fois suivante en 2003" (leur dixième Olympia au total), juge Reins, auprès de qui Keith Richards se défend alors: "nous jouons du rock, cela ne doit pas être parfait".

Cadeau au Trabendo

25 octobre 2012. 15 euros. 700 personnes.

Ce concert surprise fit pleurer de joie les 350 heureux acheteurs et autant d'invités. Et pleurer de rage les nombreux fans restés devant la petite salle de la Villette, préférée à La Cigale, jugée trop propre par les Stones pour renouer avec l'ambiance surchauffée des clubs londoniens de leurs débuts.

Après avoir joué à l'hippodrome d'Auteuil, de Longchamp, au Parc des Princes, au Stade de France, "les Stones voulaient faire un cadeau à leurs fans", selon Eudeline.

"On ne les a jamais vus dans un endroit aussi petit", abonde Sacha Reins, qui se souvient d'un Keith Richards "n'allant pas très bien". "C'est Ron Wood qui tenait la baraque. Malgré ça, il reste un côté magique chez les Stones. Ils peuvent jouer faux, mais leurs partitions ne sont pas inamovibles, ils ne jouent jamais deux fois la même façon. C'est ça l'essence d'un concert rock"

Nawal Bonnefoy avec AFP