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Johnny Hallyday: retour sur cinq décennies de tubes

Johnny Hallyday en 1982.

Johnny Hallyday en 1982. - Pierre Guillaud - AFP

Le rockeur que ses fans appelaient affectueusement "le Taulier", est mort à l'âge de 74 ans, laissant derrière lui une foule de tubes sur cinq décennies de succès.

Pendant cinquante ans, il a été insubmersible. Il a su suivre les changements d'époque et de mode. A force de comebacks, on avait fini par le croire immortel, Johnny Hallyday. Le monstre sacré de la chanson française vient de succomber à un cancer du poumon à l'âge de 74 ans. Retour sur cinq décennies de tubes qui resteront dans la mémoire collective des Français.

Les années 1960 de L'idole des jeunes à Que je t'aime

Johnny a été tout au long de sa vie, extrêmement prolifique. Au cours des années 1960, il sort pas moins de 12 albums studio, produits par son mentor Lee Hallyday, et 6 albums live, comme Johnny à l'Olympia, dont est tiré L'idole des jeunes. En 1961, à tout juste 18 ans, il sort son premier album. Nous les gars, nous les filles. C'est l'époque où Johnny adapte beaucoup de tubes anglo-saxon en français, de Chuck Berry aux Everly Brothers en passant par les Beatles. Des titres comme Noir c'est noir ou Les portes du pénitencier sont ainsi tirés du répertoire américain.

Il interprète aussi des chansons originales comme Retiens la nuit, signée Georges Garvarenz et Charles Aznavour, sur l'album Salut les copains. Noir c'est noir, La fille à qui je pense, et bien sûr, Que je t'aime, l'un de ses tubes les plus marquants, écrit en 1969 par Jean Renard et Gilles Thibaut, annonce les années 1970. Johnny, qui quelques temps auparavant chantait Cheveux longs et idées courtes a troqué ses costumes sages et sa banane contre une coupe plus longue, des rouflaquettes et pattes d'eph'.

Les années 1970, Toute la musique que j'aime

Les années 1970 sont tout aussi flamboyantes et riches en tubes que la décennie précédente. Johnny s'éloigne un peu du répertoire américain, même s'il reste tourné vers les Etats-Unis, avec des albums intitulé Country, Rock, Folk (en 1972), Rock à Memphis (en 1975) ou encore Hollywood en 1979. Le rockeur se tourne vers la variété. Il chante Requiem pour un fou, Gabrielle, La musique que j'aime (dont il signe les paroles, sur une musique de Michel Mallory, en 1973.

Il y a aussi J'ai oublié de vivre, écrite par Jacques Revaux et Pierre Billon, ou encore Ma gueule, titre emblématique de Johnny, créé par Gilles Thibaut et Philippe Bretonnière et chanté pour la première fois en 1979 sur la scène du Pavillon de Paris.

Les années 1980, Quelque chose de Tennessee

Dans les années 1980, Johnny a toujours le rock chevillé au corps. Mais il se révèle aussi un fantastique interprète des chansons des autres. De Daniel Balavoine (Je ne suis pas un héros) à Michel Berger, qui lui écrit le magnifique Rock'n'Roll Attitude. L'album, sorti en 1985 recèle des tubes comme Le chanteur abandonné, Quelque chose de Tennessee, ou des titres plus rock, comme Qui ose aimer ou Rock'n'Roll attitude.

L'année d'après, il sort Gang, produit par un certain Jean-Jacques Goldman, avec des morceaux comme Je te promets, Laura, J'oublierai ton nom, ou encore L'envie. En 1989, son album Cadillac comprend la première chanson écrite par son fils David Hallyday, Mirador.

Les années 1990, Allumer le feu

Le Canadien Bryan Adams, les Américains Mort Schuman et Chris Rea, le Français Patrick Bruel lui écrivent les titres de son premier album de la décennie, Ca ne change pas un homme, en 1991.

Allumer le feu, l'un de ses morceaux les plus emblématiques de son répertoire, est écrit pour lui par Zazie et Pascal Obispo, qui signe toutes les musiques de l'album Ce que je sais, en 1998.

En 1999, l'album Sang pour Sang, qu'a écrit pour lui son fils David, est encore à ce jour son album le plus vendu, avec deux millions d'exemplaires. Vivre pour le meilleur, Un jour viendra en sont extraits. Les textes de l'album sont signés François Sagan, Philippe Labro ou Vincent Ravalec.

Johnny Hallyday ne sort "que" six albums au cours des années 1990. Ce qui ne l'empêche pas de remplir le Parc des princes en 1993, puis le Stade de France, en 1998, après avoir commencé par Bercy, et un spectaculaire album live Dans la chaleur de Bercy, en 1990.

Les années 2000, Marie

Peu de tubes voient le jour dans les années 2000, qui le verront changer de label, et malgré des collaborations toujours pointues. Gérald de Palmas, Axel Bauer, Stephan Eicher ou Marc Lavoine succèdent aux Berger, Balavoine, Goldman des années 1980, sur l'album A la vie à la mort, en 2002. Une fois encore, Johnny montre qu'il sait mieux que personne capter l'air du temps et s'entourer des musiciens et auteurs du moment.

Raphaël et Grand Corps Malade lui écrivent ainsi des titres sur Ca ne finira jamais, en 2008.

Les années 2010, Rester vivant

Les auteurs des années 2010 s'appellent Yodelice, Matthieu Chedid, ou encore Christophe Miossec, Yarol Poupaud et Jeanne Cherhal. Ils signent les chansons de ses quatre albums studio, Jamais seul, L'attente, Rester vivant et De l'amour, sorti en 2015 et marqué par les attentats de janvier 2015.

De cette période on retient les titres éponymes comme les très rock Rester vivant et De l'amour, ou encore l'émouvant Un dimanche de janvier, qu'il chante le 10 janvier 2016, place de la République, pour commémorer les attentats de Paris.

Magali Rangin