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Figure des "Yé-Yé", Johnny a apporté le rock en France

Avant de devenir lui-même l'idole des jeunes, l'idole de Johnny était Elvis Presley.

Avant de devenir lui-même l'idole des jeunes, l'idole de Johnny était Elvis Presley. - BFMTV

Il avait beau être notre "Johnny national", l'inspiration du chanteur venait avant tout des Etats-Unis et d'Elvis Presley.

Années 60. L'Europe et la France cèdent à la vague "Yé-Yé", soit les "Yeah-Yeah", en version originale. Venue des Etats-Unis, la mode de l'époque est aux adaptations des succès d'outre-Atlantique. Dès les débuts de la star morte dans la nuit de mardi à mercredi, la ressemblance avec un certain Elvis Presley est patente. Sur les écrans des téléviseurs alors en noir et blanc, le déhanchement du King est déjà complètement assimilé par le rockeur français. Les présentateurs de l'époque se nomment Jean Nohain, Guy Lux ou Léon Zitrone. Déjà, la bête de scène née qu'était Johnny contrastait avec sa timidité lors des premières interviews. Au point qu'Aimée Mortimer et Line Renaud l'avaient surnommé "Monsieur oui, non". Il avait alors 17 ans.

Johnny, le plus américain des Yé-Yé

De ce déferlement de culture américaine sur un air de libération de la jeunesse, Johnny est la figure de proue. Ça n'a pas échappé à Emmanuel Macron qui note en adressant ses condoléances, que Johnny Hallyday "a fait entrer une part d'Amérique dans notre Panthéon national".

Avant d'affirmer un style plus personnel avec des textes signés des plus grands auteurs de la chanson française - Philippe Labro, Charles Aznavour, Jean-Jacques Goldman, Gérard de Palmas... - Johnny a emprunté "Toute la musique qu'[il] aime" à ses amis d'outre-Atlantique.

Au temps du magazine Salut les copains, l'heure est encore à la traduction des hits américains. Sur le bon millier de titres chantés par Johnny Hallyday, quelque 230 sont adaptés d'une chanson étrangère, parfois britannique et le plus souvent américaine, soit presque un quart de son répertoire. Heartbreak Hotel, Memphis Tennesse sont ainsi plusieurs fois adaptés, dès 1958.

Certains titres sont a contrario repris par le chanteur dans leur version originale. Ainsi Tutti Frutti ou Be-Bop-A-Lula. Aux côtés de Paul Anka, Teddy Bear, Brenda Lee, Ray Charles ou Cliff Richard, c'est encore une fois Elvis Presley qui se taille la part du lion. Ce n'est donc pas un hasard si les médias américains rendent hommage mercredi matin au "French Elvis".

"En 59 que Johnny se dit, 'je vais prendre les choses en main'"

Philippe Manœuvre, journaliste spécialisé dans le rock et ami de la star, explique comment la musique américaine a fait basculer la vie du chanteur: "Le rock commence en 54 et c'est en 59 que Johnny se dit, 'je vais prendre les choses en main' puisque personne ne veut chanter ce rock. Il n'y a pas de chanteurs de rock en France. Ça a été un coup de tonnerre dans le ciel bleu. Avant lui la musique en France c'était l'accordéon. (...) Lui, il a vu un film un jour avec Elvis sur les Boulevards, il est rentré voir un western, Love me tender - Les cavaliers du crépuscule, en Français -, et ça lui a donné envie" de faire la carrière que l'on sait.

Sur un plan plus personnel, Jean-Philippe Smet a au cours de sa vie multiplié les allers-retours entre les Etats-Unis - il vivait une partie de l'année à Los Angeles - et la France. Les shows "à l'américaine dont il avait le secret resteront dans les mémoires".

David Namias