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Étienne Daho ressort plusieurs albums cultes qui font écho à sa vie

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Découvrez la petite histoire des albums Pour nos vies martiennes, Paris Ailleurs et Le Condamné à mort, qui viennent d'être réédités.

Avec la régularité d'un métronome, Étienne Daho continue de rééditer, année après année, ses albums. La dernière fournée, disponible ce vendredi 18 novembre, en inclut pas moins de cinq: le maxi Tombé pour la France (1985), Pour nos vies martiennes (1988), Paris Ailleurs (1991), l'E.P. Résérection (1995) et Le Condamné à mort (2010), d’après Jean Genet. 

Chaque album retrace une période de sa vie. "Tous ces volumes ressemblent à des chapitres et me racontent bien mieux que n’importe laquelle des biographies", a-t-il expliqué récemment au sujet de ces rééditions qui contiennent des maquettes, des live, des duos et des remixes. Un véritable concentré de ce que Daho vivait à l'époque. Explications, en s'appuyant sur 4 disques majeurs de l'artiste: Pour nos vies martiennes, Paris Ailleurs, Résérection et Le Condamné à mort.

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Pour nos vies martiennes (1988)

1987. Épuisé par la succès considérable de La Notte, La Notte et de Pop Satori et par une vie nocturne très remplie, Daho décide de prendre un break. Il s'envole à Londres et s'installe au Colonnade Hotel, à deux pas des Abbey Road Studios. Mais l'envie de composer est si forte que la pause ne dure finalement qu'une quinzaine de jours. Très influencé par le groupe The Jesus and Mary Chain, il décide de tourner le dos à la pop de ses précédents disques pour s'orienter vers un son plus rock et plus sombre.

Pour le titre, le chanteur choisit Pour nos vies martiennes, en référence à Life on Mars de Bowie et aux Chroniques martiennes de Ray Bradbury. La cover est quant à elle signée Guy Peellaert, dessinateur de l'affiche de Taxi Driver de Scorsese et de la couverture de Diamond Dogs de Bowie. Fasciné depuis l'adolescence par l'univers graphique de Peellaert, Daho lui demande de revisiter une image qu'il aime tout particulièrement: celle de James Dean dans une fête foraine.

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Paris ailleurs (1991)

Les fastes années 1980 s'achèvent avec Pour nos vies martiennes et un nouveau succès pour Daho. Mais la nécessité d'interrompre son rythme de vie frénétique s'impose une nouvelle fois. Le chanteur s'exile donc à Lisbonne. Il y vit une love story qui deviendra le sujet de Paris ailleurs. "J'ai écrit au rythme de ce que je vivais et l'album peut s'écouter comme une histoire", a-t-il révélé, des années plus tard, dans le livre Dahodisco. 

Pour l'enregistrement, Daho s’envole à New York avec un projet bien précis: réaliser l'album avec Nile Rodgers, le guitariste de Chic. Rodgers, dont l'emploi du temps est très chargé, propose à Daho de travailler avec son second, le mixeur Tom Durack. Premier pas vers la maturité: Daho décide de produire Paris ailleurs avec la musicienne Edith Fambuena, alors débutante. Pour ce cinquième album, Daho tourne aussi le dos aux couvertures pop de ses disques précédents. Il confie au photographe de mode anglais Nick Knight le soin de réaliser des photos dans un style très réaliste. Pour Daho, Paris ailleurs sera un nouveau succès.

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Résérection (1995)

17 juin 1994. On annonce la mort d'Étienne Daho, qui viendrait de succomber au virus du sida. Comme Isabelle Adjani quelques années plus tôt, le chanteur dément la rumeur. Et d'une manière originale, via un E.P. (Extented Play) au nom ironique: Résérection, contraction entre "résurrection" et "érection". Le disque, dont les sonorités de jungle music préfigurent Eden, album maudit sorti en 1996, est composé de reprises du groupe anglais Saint Etienne. Daho y livre également Acccident, une adaptation de son tube Week-end à Rome.

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Le Condamné à mort (2010)

Ce texte, écrit par Jean Genet en 1942, le fascine. Depuis 1997, il interprète régulièrement sur scène un extrait intitulé Sur mon cou. En 2010, auréolé par le succès de L'Invitation, il profite de la fin de son engagement avec EMI pour enregistrer avec Jeanne Moreau l'intégralité du texte de Genet. "C'était grisant de pouvoir enfin réaliser ce rêve, sans avoir à rendre de comptes à quiconque", se souvient-il dans Dahodisco. "J'ai réactivé mon propre label Radical Pop Music pour produire cet enregistrement en toute indépendance."

Pour accompagner la sortie du disque, deux concerts ont été organisés en novembre 2010 au théâtre de l'Odéon. Deux sublimes interprétations du texte de Genet qui sont depuis restées inédites pour des questions de droits, au grand dam des fans et d'Étienne Daho lui-même. On croise les doigts pour la prochaine réédition.

Pour nos vies martiennes, Paris Ailleurs et Le Condamné à mort disponibles à partir du 18 novembre en vinyles et en éditions limitées double CDs, chez Parlophone. Prix: 16,99 euros. 

Tombé pour la France et Résérection disponibles uniquement en vinyles, chez Parlophone. Prix: 10,99 euros.

Jérôme Lachasse