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Musique

Bruce Springsteen: cinq anecdotes tirées de son autobiographie

Couverture de Born To Run, l'autobiographie de Bruce Springsteen

Couverture de Born To Run, l'autobiographie de Bruce Springsteen - © Albin Michel

Sa dépression, son refus de se droguer, le jour où il s'est fait recaler de Disneyland... Le Boss dévoile tout dans Born to Run.

Bruce Springsteen a sorti, mardi 27 septembre, son autobiographie, Born to Run (ed. Albin Michel). Pendant sept ans de labeur, le chanteur et guitariste a consigné, à la main, ses souvenirs depuis son enfance dans la ville de Freehold, dans le New Jersey.

Entre diverses anecdotes, Bruce Springsteen révèle notamment les relations difficiles avec son père, son rejet de la drogue et de l'alcool, ainsi que la dépression qui s'est emparée de lui dans les années 1980. Comme il écrit dans les premières pages de son livre: "Voilà ce qui peut s’avérer utile si tu es amené à te présenter devant quatre-vingt mille (ou quatre-vingts) fans de rock’n’roll qui hurlent en attendant que tu leur fasses ton tour de magie".

> La dépression

Même les rock stars sont mélancoliques. Pendant vingt-cinq ans, Bruce Springsteen a suivi une psychanalyse. Il évoque en ces termes, dans le chapitre 45, sa dépression: "Je m'affale sur le canapé récemment acheté [...], existentiellement épuisé. Ma source de parades émotionnelles est à sec. Pas de tournée derrière laquelle me cacher, pas de musique pour me 'sauver'. Je me retrouve, au terme d'un long processus, au pied du mur".

Quelques lignes plus loin, il poursuit: "Le flot de mes émotions n'est plus canalisé en toute sécurité vers la surface. Un "événement" s'est produit et ma dépression a commencé à se déverser, telle une marée noire, dans le golfe splendide de mon existence soigneusement planifiée et contrôlée. Cette boue noire menace maintenant d'étouffer tout ce qu'il y a de vivant en moi."

Après vingt-cinq ans de psychanalyse, le chanteur conçoit qu'il n'est pas encore complètement guéri. Ce livre, malgré tout, atteste à ses yeux des progrès parcourus: "Les résultats de mon travail avec le docteur Myers et ma dette envers lui sont au cœur de ce livre."

> Aucune drogue

Une rock star qui boit avec modération et ne se drogue pas, cela existe. Bruce Springsteen en est la preuve. "Dans ma vie de jeune musicien, une vie de bohème que m'imposaient les circonstances, il n'y avait, comme je l'ai dit, ni drogue ni alcool", écrit-il dans le chapitre 17. "J'avais trop vu de gens mentalement délabrés, à la ramasse, et qui ne reviendraient jamais à une vie normale. Alors m'empoisonner l'organisme avec des saloperies, même pas en rêve." Pour Springsteen, la musique est un stimulant bien puissant.

Dans le chapitre 40, celui-ci indique d'ailleurs: "La sobriété était devenue en quelque sorte une religion pour moi, je ne faisais pas confiance à ceux qui ne juraient que par l'ivresse et la fête. Je ne sais pas pourquoi, je me promenais toujours avec un balai dans le cul, et une certaine dose de fierté."

> Entre le premier pas sur la Lune et Springsteen, il faut choisir

20 juillet 1969. L'homme marche pour la première fois sur la Lune. La scène est regardée par des millions de spectateurs. Au même moment, Bruce Springsteen et son groupe donnent un concert dans un bar devant un public distrait par l'événement historique.

"Parmi la trentaine de personnes présentes, la moitié voulait qu'on démarre à l'heure habituelle, l'autre tenait à ce qu'on assiste solennellement à ce moment historique crucial", se souvient-il dans le chapitre 17. "On se mettait à jouer, et une partie du public nous demandait de faire silence car l'instant de l'alunissage approchait; on s'arrêtait, les autres se plaignaient qu'on ne joue plus."

Agacé, l'un des membres du groupe de Springsteen a fini par s'emparer du micro et brailler: "Si quelqu'un n'éteint pas cette putain de télé, je me charge de la latter." Ils ont immédiatement été virés.

> Il a aidé un membre de son groupe recherché par la police

Dans les années 1960, un des membres de son groupe, Danny, a été brièvement recherché "pour voies de fait sur un représentant de l'ordre". Celui-ci a refusé de se rendre à la police, "ce qui était compréhensible", note Springsteen dans le chapitre 19: "le sort que les policiers réservaient aux chevelus du New Jersey dans les années 1960 pouvait être assez sévère."

Le groupe, qui devait jouer dans une université, a cherché pendant quelques semaines un remplaçant. En vain. Quelques jours avant le concert, c'est Danny lui-même qui s'est proposé pour jouer: "On s'est dit qu'une fois qu'on serait sur scène, les flics n'oseraient pas l'arrêter devant trois mille hippies en délire". Comme dans Les Blues Brothers (1980). Et c'est ce qu'ils ont fait.

Une semaine plus tard, cependant, le groupe "a convaincu Danny de se rendre aux autorités": "On a payé sa caution, il y eu un petit procès et, si je m'en souviens bien, il n'a pas été inquiété. Fin de l'histoire."

> Refoulés à Disneyland à cause de son bandana

1984. L'album Born in the USA bat tous les records aux Etats-Unis. Bruce Springsteen est alors au sommet de sa gloire. En pleine tournée, le rockeur et sa troupe débarquent à Los Angeles avec une seule idée en tête: visiter Disneyland, le "Royaume magique" comme ils l'appellent. Problème: "Little Steven Van Zandt, moi-même et notre "entourage" avons été refoulés sans cérémonie du parc d'attractions parce qu'on refusait d'enlever nos bandanas".

Selon les agents de sécurité de Disneyland, ils risquaient d'être confondus avec des membres de gang et d'être les victimes d'un drive-by-shooting (une fusillade au volant). Les musiciens sont repartis furax. 

Jérôme Lachasse