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Thomas Solivérès: "On ne va pas se mentir, j’ai un physique de jeune adolescent prépubère"

Thomas Solivéres

Thomas Solivéres - Cynthia Frebour

PORTRAIT - Le futur Spirou a commencé sa carrière par un petit rôle mémorable dans Intouchables avec Omar Sy.

Son nom ne vous dit sans doute pas grand chose, mais vous connaissez forcément son visage noyé dans son imposante crinière bouclée aux reflets blonds. Son apparition furtive dans Intouchables (2011) où Omar Sy lui demande de mettre une barrette dans ses cheveux a fait rire la France entière et a lancé sa carrière. Depuis, Thomas Solivérès trimballe son allure d’adolescent naïf et maladroit dans des comédies comme A toute épreuve (2013), où il essaye de chiper les sujets du bac. 

Cet été, il est à l’affiche de Mon Poussin avec Isabelle Nanty et Pierre-François Martin-Laval et de Sales gosses, en salle ce mercredi 19 juillet. Ce film marque un tournant dans sa carrière. Pour la première fois, il y joue un rôle de méchant. "Ça m’a fait du bien de faire ce rôle-là. Ce personnage pas très sympa et méchant m'a un peu inquiété, mais son côté bougon m’a changé de ce qu’on me propose d’habitude”, a-t-il expliqué à BFMTV.com. C'est pourtant pour une raison complètement différente qu'il a rejoint le projet: pour explorer le rapport entre la jeunesse et la vieillesse, et le thème de la transmission. Des sujets qui lui tiennent à cœur.

Un amoureux de théâtre

Né il y a 27 ans quasiment jour pour jour, Thomas Solivérès a découvert, comme de nombreux enfants, le cinéma grâce à ses grands-parents. Tous les mercredis, ils l'amenaient voir un film. Puis, à 10 ans, le choc, la révélation: il découvre, sous l’impulsion de son frère, le théâtre. Avant le cinéma, les planches sont son premier amour.

Son idole est Philippe Caubère, dont les spectacles autobiographiques (Le Roman d’un acteurL’Homme qui danse) ont laissé une impression durable sur le jeune acteur. "En voyant Philippe Caubère seul sur scène, j’ai compris qu’il était possible de raconter une histoire sans avoir besoin d’un décor ou de costumes: en laissant la place à l’imaginaire du spectateur", déclare-t-il. 

Rêves de biopic

Jouant aujourd'hui aussi bien au théâtre qu’au cinéma, Thomas Solivérès a présenté cette année un seul en scène à Avignon. Entre le cinéma et le théâtre, il affirme ne pas pouvoir choisir. D’autant que le théâtre lui permet de jouer autre chose que des rôles d’adolescents. Un répertoire dans lequel il a un peu été cantonné au cinéma:

"C’est vrai que depuis que j’ai commencé, on m’a souvent proposé ce genre de rôles. En même temps, je pense pas qu’aujourd’hui on pourrait me proposer le rôle d’un homme de 45 ans. On ne va pas se mentir, j’ai un physique de jeune adolescent prépubère (rires), donc j’ai des rôles d’adolescents prépubères".

Il a tout de même conscience que le temps est venu pour lui "d’essayer de nouvelles choses". Il rêve de jouer dans un biopic, mais ignore encore lequel: "il faudrait déjà que je ressemble à quelqu’un". Clin d'œil amusant à une réplique que lui lance Michèle Moretti dans Sales gosses: "Avec ton physique, faut pas être regardant". La pique n'est visiblement pas tombée dans l'oreille d'un sourd: Sales gosses marque ainsi sa dernière apparition à l’écran avec des cheveux longs.
Thomas Solivérès dans Mon Poussin (2017)
Thomas Solivérès dans Mon Poussin (2017) © Copyright Roger Do Minh / UGC Distribution

Bientôt dans le rôle de Spirou

Celui qui s’est longtemps présenté comme un "acteur capillaire" tel un Tom Selleck de la comédie française a dû couper sa crinière pour jouer Spirou dans une adaptation attendue pour le printemps 2018: 

"Quand j’ai vu Mon poussin et Sales gosses, j’ai eu beaucoup de mal à me regarder et à me reconnaître. Maintenant que j’ai les cheveux courts, je suis passé à autre chose… Ce n’est pas certain que je me laisse repousser les cheveux comme ça. Enfin, on verra… si je ne travaille plus, peut être que je me les laisserai repousser”, dit-il dans un éclat de rire.

Il poursuit, plus sérieusement, évoquant une nouvelle fois son intérêt pour les histoires de transmission:

"Sales gosses est peut-être un de mes derniers rôles d’adolescent. En même temps, je dis ça, mais j’adore ce genre de personnages. J’aime beaucoup parler d’adolescence, qui est une période si cruciale dans une vie. J’adore parler de ce passage à la vie d’adulte."

Spirou n’est-il pas un personnage au physique éternellement jeune, un rôle d'adolescent prépubère? "C’est vrai", dit-il, "mais au fur et à mesure des tomes, le personnage grandit. Avec Tome et Janry, on voit que c’est un personnage qui grandit." Comme lui. 

Thomas Solivérès et Alex Lutz dans Spirou et Fantasio.
Thomas Solivérès et Alex Lutz dans Spirou et Fantasio. © Copyright Fidélité Films
Jérôme Lachasse