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Cinéma

Rétrospective à Paris des films de Barbet Schroeder, cinéaste "voyageur"

Le réalisateur Barbet Schroeder lors du Festival de Cannes 2015

Le réalisateur Barbet Schroeder lors du Festival de Cannes 2015 - LOIC VENANCE / AFP

Une rétrospective et un coffret DVD consacre le parcours du cinéaste, dont le nouveau film, Le Vénérable W., sort le 7 juin prochain.

Le Centre Pompidou à Paris organise à partir de vendredi une rétrospective intégrale des films du cinéaste suisse Barbet Schroeder, 75 ans, réalisateur inclassable du Mystère von Bülow et de La Vierge des tueurs, qui se définit comme "un voyageur".

Cette rétrospective, qui durera jusqu'au 11 juin, permet de redécouvrir les films de cet artisan de la Nouvelle vague, producteur et cinéaste lancé dans une carrière aux Etats-Unis dans les années 80 et 90, qui a réalisé des films aux quatre coins du monde en près de cinquante ans.

"C'est la curiosité qui m'a toujours mené. J'ai toujours voulu en savoir plus, donc quand quelque chose m'intéressait, je pensais que grâce au cinéma je pouvais l'explorer", a-t-il expliqué à l'AFP.

Des documentaires sur Idi Amin Dada et Jacques Vergès

Sera aussi montré en avant-première son prochain film, Le Vénérable W., documentaire tourné en Birmanie, en salle le 7 juin, dernier volet d'une "trilogie du mal". Il l'avait entamée avec Général Idi Amin Dada: Autoportrait (1974) et L'Avocat de la terreur (2007) sur Jacques Vergès, films témoignant de son intérêt pour les thèmes du pouvoir et de la complexité du mal et pour la forme documentaire.

"Je ne peux pas imaginer de faire un film de fiction sans qu'il y ait un élément documentaire, sans que ce soit une histoire vraie d'une manière ou d'une autre", souligne-t-il.

"Il y avait une phrase de la Nouvelle Vague qui était très importante et qui était 'tout grand film est un documentaire'", ajoute celui qui a commencé sa carrière comme producteur au sein des Films du Losange, la société qu'il a fondée à 22 ans, avec Paris vu par... (film à sketches de Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jean Rouch...) et des films d'Eric Rohmer.

"Il y avait une idée technique au départ, c'était de tourner et d'exploiter en 16 millimètres [format plus léger que le 35 mm, NDLR]. C'était l'idée d'un cinéma libre des encombrements techniques", explique-t-il.

L'influence du cinéma américain

Après être passé à la réalisation en 1969 avec More puis La Vallée, deux films emblématiques de la culture hippie, Barbet Schroeder tournera notamment Maîtresse avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu, avant d'entamer une carrière aux Etats-Unis.

Celui qui dit avoir été influencé par le cinéma américain de Nicholas Ray ou Samuel Fuller y réalisera Barfly avec Mickey Rourke, sur un scénario de Charles Bukowski, Le Mystère von Bülow, consécration de sa carrière outre-Atlantique, récompensé par l'Oscar du meilleur acteur pour Jeremy Irons en 1991, ou JF partagerait appartement.

Barbet Schroeder tournera ensuite La Vierge des tueurs (2000), L'Avocat de la terreur, César du meilleur documentaire en 2008, ou Amnesia, présenté hors compétition au Festival de Cannes en 2015.

J.L. avec AFP