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Cinéma

Pour le cinéaste Oliver Stone, les Etats-Unis "ont perdu leur équilibre"

Olivier Stone à Sarajevo le 13 août 2017

Olivier Stone à Sarajevo le 13 août 2017 - Elvis Barukcic - AFP

Le réalisateur américain, invité au festival du film de Sarajevo ce week-end, a affirmé que son pays n'était plus conscient de ce que sont "la souffrance et la tragédie de la guerre".

Oliver Stone a estimé dimanche, lors du festival du film de Sarajevo, que les Etats-Unis avaient "perdu leur équilibre" et n'étaient plus conscients de ce que sont "la souffrance et la tragédie de la guerre".

Le cinéaste américain, primé trois fois aux Oscars, s'exprimait à l'occasion de ce festival de cinéma où il a reçu une distinction appelée "Honorary Heart of Sarajevo" ("Coeur d'honneur de Sarajevo") pour son "extraordinaire contribution" au septième art.

"Ceux d'entre vous qui connaissez la guerre, il est de votre obligation de faire en sorte que cette nouvelle génération se souvienne de ce que la guerre produit", a t-il déclaré devant un parterre de 3.000 spectateurs dans la capitale bosnienne, qui a été assiégée pendant près de quatre ans lors de la sanglante guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

"C'est très effrayant pour tous dans le monde entier"

"Cela est important spécialement maintenant, à un moment où mon pays a, je le crains, perdu son équilibre, et où il y a une génération de personnes qui ne savent plus ce que sont la douleur et la tragédie de la guerre", a poursuivi Oliver Stone. "Des choses qui sont stupides et dangereuses sont exprimées publiquement".

Les déclarations d'Oliver Stone interviennent dans un contexte où le président Donald Trump a répété que les Etats-Unis étaient prêts à agir militairement contre la menace des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord. Donald Trump a aussi déclaré que Washington n'excluait pas "une option militaire" américaine dans la crise au Venezuela, suscitant une vaste réprobation en Amérique latine.

Le président américain "parle de la guerre comme si c'était un jeu, mais rappelez-vous qu'avant ce président, notre pays a montré ses muscles pendant 70 ans", a lancé le réalisateur. "C'est très effrayant pour tous dans le monde entier".
Nawal Bonnefoy avec AFP