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Cinéma

Pour Coppola, son film Le Parrain ne pourrait pas être fait aujourd'hui

La Parrain, 1972

La Parrain, 1972 - Paramount Pictures

Le réalisateur américain, invité au festival du film de Tribeca, a expliqué qu'une oeuvre telle que Le Parrain aurait beaucoup de difficulté à sortir de nos jours.

Pour Francis Ford Coppola, son film culte Le Parrain ne pourrait pas être fait aujourd'hui. Notamment parce que les studios refuseraient de s'engager dans le projet, a expliqué le réalisateur américain, samedi, lors d'une table ronde organisée par le festival du film de Tribeca.

"Il n'aurait jamais le feu vert", a-t-il affirmé, au côté de plusieurs des principaux acteurs du film, notamment Al Pacino, Robert Duvall et James Caan mais aussi Robert De Niro, présent dans le second volet du Parrain.

Francis Ford Coppola a rappelé que le premier volet de la trilogie avait coûté 6 millions de dollars et le second "entre 11 et 12" ce qui, nécessiterait, aujourd'hui, l'implication d'un grand studio.

"Rien ne reçoit le feu vert sauf si c'est un film dont on va faire plusieurs suites ou un (film inspiré de l'univers de bande-dessinée) Marvel", a-t-il lancé.

Quand le studio ne voulait pas de Marlon Brando

Le réalisateur, deux fois Palme d'or à Cannes pour Conversation secrète et Apocalypse Now, a également évoqué les difficultés rencontrées lors du tournage. Avant les premières prises de vues et jusque plusieurs semaines après le début du tournage, la rumeur du remplacement de Francis Ford Coppola n'a cessé de circuler.

Il a également rappelé que le studio Paramount, qui a produit le film, ne voulait pas de Marlon Brando, finalement Oscar du meilleur premier rôle pour son interprétation de Vito Corleone, pas plus que d'Al Pacino. Les producteurs craignaient que Marlon Brando ne perturbe le tournage, et penchaient pour d'autres acteurs qu'Al Pacino pour jouer Michael, le fils de Vito Corleone.

L'histoire d'un essai hors norme

L'acteur légendaire de Sur les quais ou Un Tramway nommé désir a finalement décroché le rôle, qui lui a valu un Oscar, après un essai hors norme. Pendant cette audition, Marlon Brando a eu l'idée de se mettre des bouts de papiers dans la bouche pour avoir l'air "d'un bulldog", a raconté Francis Ford Coppola.

Il a également pensé, sans indication du réalisateur, à adopter une voix de gorge, devenue célèbre, quasiment un chuchotement. Au bout de quelques minutes, Marlon Brabdon répondait au téléphone avec la voix de Don Corleone, se rappelle Francis Ford Coppola.

"Il était complètement devenu le personnage", s'est souvenu, avec émerveillement, le réalisateur du Parrain, qui a reçu trois Oscars en 1973.

Nawal Bonnefoy avec AFP