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Cinéma

Polanski qualifie le mouvement #MeToo d'"hystérie collective"

Roman Polanski en mai 2017 à Cannes.

Roman Polanski en mai 2017 à Cannes. - Valéry Hache - AFP

Le cinéaste n'a pas mâché ses mots pour décrire le mouvement lancé après les révélations sur l'affaire Weinstein.

Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski a qualifié le mouvement #MeToo d'"hystérie collective" et d'"hypocrisie", dans une interview à l'édition polonaise de cette semaine de l'hebdomadaire Newsweek.

"Il me semble que c'est une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre", a dit le réalisateur de 84 ans.

Il a été interrogé sur le mouvement contre le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel, avant que l'Académie américaine des Oscars l'expulse, le 3 mai, pour une relation sexuelle illégale avec une mineure de 13 ans, survenue en 1977.

De tels phénomènes "prennent parfois une tournure plus dramatique, comme la Révolution Française ou la nuit de la Saint-Barthélemy en France (massacre de protestants en 1572 - NDLR), et parfois moins sanglante, comme en 1968 en Pologne (révolte étudiante et campagne antisémite - NDLR) ou le maccarthysme aux Etats-Unis", a dit Polanski.

"Entièrement de l'hypocrisie"

"Tous, mus essentiellement par la peur, s'efforcent de se joindre à ce mouvement. Quand je l'observe, cela me rappelle la mort d'un leader nord-coréen adulé, qui a fait terriblement pleurer tout le monde, et certains pleuraient si fort qu'on ne pouvait pas s'empêcher de rire".

"Donc, c'est purement de l'hypocrisie ?", demande le journaliste.

"A mon avis, c'est entièrement de l'hypocrisie", confirme le réalisateur.

Interrogé pour savoir s'il regarde les films produits à Hollywood, Polanski ne mâche pas ses mots.

Il les regarde "parfois, mais ce sont régulièrement des foutaises tellement monstrueuses qu'il est même difficile de les suivre jusqu'au bout", dit-il, avant d'affirmer qu'en Pologne "on fait maintenant d'excellentes choses" au cinéma et que, s'il en voit peu, ce qu'il voit "habituellement lui plaît beaucoup".

M.R. avec AFP