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Cinéma

Nymphomaniac ne retrouve pas son visa d'exploitation

Stacy Martin dans "Nymphomaniac Volume 1".

Stacy Martin dans "Nymphomaniac Volume 1". - Christian Geisnaes

Le premier volet du diptyque de Lars von Trier ne pourra plus être diffusé en salles en France. Plusieurs associations proches des catholiques traditionalistes ont obtenu gain de cause auprès du Conseil d'Etat.

La version longue du film sulfureux Nymphomaniac, volume 1, du réalisateur danois Lars von Trier, ne retrouve pas son visa d'exploitation, mais le "volume 2" peut conserver le sien, a statué vendredi le Conseil d'Etat.

Rejetant à la fois le pourvoi du ministère de la Culture et celui des associations Promouvoir et Pour la dignité humaine, proches des catholiques traditionalistes, le Conseil d'État a confirmé le jugement rendu en juillet 2016 par la cour administrative d'appel de Paris.

Images sexuelles en gros plan

Dans Nymphomaniac, diptyque sorti en janvier 2014 en France dans sa version courte, le cinéaste danois retrace, dans des scènes de sexe explicites et non simulées, le parcours érotique d'une femme, de son enfance jusqu'à ses 50 ans. La narration est confiée au personnage principal Joe, nymphomane autoproclamée campée par Charlotte Gainsbourg.

La version longue "non censurée", plus longue de 30 minutes et présentée pour la première fois à la Berlinale en février 2014, contient davantage d'images sexuelles en gros plan. Ce diptyque en version longue se découpe en deux parties : le "volume 1", interdit aux moins de 16 ans, et le "volume 2", interdit aux moins de 18 ans.

Les associations traditionalistes avaient demandé l'annulation de leurs visas d'exploitation, obligatoires pour une diffusion en salles.

La cour administrative de Paris avait estimé en juillet 2016 que l'interdiction aux moins de 16 ans n'était pas suffisante pour le "volume 1", comportant "des scènes à caractère sexuel, filmées en gros plan, de manière parfaitement réaliste et appuyée, sans aucune dissimulation des organes génitaux". Le visa d'exploitation avait été annulé pour la partie 1, et conservé pour la partie 2.

Amende de 1.500 euros

Les associations avaient déposé un pourvoi auprès du Conseil d'État demandant à retirer aussi le visa d'exploitation de la partie 2, quand le ministère de la Culture avait, lui, déposé un pourvoi pour contester l'annulation du visa d'exploitation de la partie 1.

Avec cette décision du Conseil d'Etat, le volume 1 de la version longue perd donc définitivement son visa d'exploitation (mais peut continuer à être commercialisé en DVD), tandis que le volume 2 le conserve. L'État écope par ailleurs d'une amende de 1.500 euros à verser aux deux associations.

M.R. avec AFP