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Cinéma

Le jury de la Berlinale appelle à "résister" à Donald Trump dès le premier jour du Festival

Le jury du Festival de Berlin, le 9 février 2017

Le jury du Festival de Berlin, le 9 février 2017 - Tobias Schwarz - AFP

Porté par le réalisateur Paul Verhoeven, le jury du Festival de Berlin n'a pas épargné le président américain dès sa première conférence de presse.

La Berlinale, festival de cinéma à la dimension politique assumée, a débuté ce jeudi 9 février avec un premier appel à la résistance à Donald Trump et la projection du film d'ouverture consacré à la fuite du jazzman Django Reinhardt face aux nazis. Quelque 18 films sont en lice pour l'Ours d'or qui sera remis le 18 février par un jury présidé par Paul Verhoeven, le réalisateur sulfureux de Basic Instinct et plus récemment Elle, avec Isabelle Huppert. 

Le cinéaste a dit espérer des films "controversés", quitte à avoir des "échanges musclés" au sein du jury pendant les onze jours du festival. Certains de ses collègues ont d'emblée dénoncé la politique du président américain Donald Trump. "Je veux que l'on sache qu'il y a de nombreuses personnes dans mon pays qui sont prêtes à résister", a déclaré à la presse l'actrice américaine Maggie Gyllenhaal.

"Je vais enquêter sur la façon d'abattre des murs"

Valeur montante à Hollywood, récemment aperçu dans Rogue One: A Star Wars Story, l'acteur mexicain Diego Luna a usé d'humour pour dénoncer le projet de mur entre le Mexique et les Etats-Unis que souhaite bâtir Donald Trump. "Je vais enquêter sur la façon d'abattre les murs, il y a de nombreux experts ici", a-t-il dit à propos de la capitale allemande qui fut hermétiquement divisée entre 1961 et 1989. 

Le marathon cinématographique a démarré avec Django, un biopic racontant comment le célèbre guitariste a été forcé de fuir en 1943 Paris occupé en raison de son appartenance à la communauté manouche persécutée par les nazis, un épisode peu connu de sa vie.

"Un oui à la vie"

C'est l'acteur français Reda Kateb, révélé dans Un prophète, qui prête ses traits au fondateur du jazz manouche, d'abord aveugle au sort réservé aux siens avant d'ouvrir les yeux. Il ira ensuite jusqu'à composer un requiem en mémoire des tsiganes tués par les nazis. Django "est un personnage tiraillé, ce n'est pas un héros. Par contre, ce requiem, c'est sa réponse" aux drames qui l'entourent, a estimé le réalisateur Etienne Comar, dont c'est le premier film, devant la presse à Berlin.

"Nous avons là un programme qui dit 'oui à la vie' et des artistes qui décrivent des quotidiens bouleversés par des apocalypses mais dans lesquels il y a toujours une porte de sortie", a résumé Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale. Fidèle à sa tradition, le festival accueillera films d'auteur et grosses productions américaines, comme Logan, le troisième volet des aventures du super-héros Wolverine avec Hugh Jackman.

Fabien Morin