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Cinéma

L'actrice Mireille Darc est morte à l'âge de 79 ans

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- - THOMAS SAMSON / AFP

Après Claude Rich et Jeanne Moreau, c'est une autre star emblématique du cinéma français qui disparaît en 2017.

L'actrice Mireille Darc, qui a fait rire des millions de spectateurs avec ses rôles dans Le grand blond avec une chaussure noire, Les Barbouzes ou encore Ne nous fâchons pas, est morte ce lundi 28 août, rapporte RTL. Elle avait 79 ans. Malade depuis quelques années, Mireille Darc avait été hospitalisée fin 2016 pour des hémorragies cérébrales.

"Mireille Darc est partie cette nuit, chez elle à Paris. Elle a été très entourée jusqu'au bout par ses proches dont son époux et aussi Alain Delon, présent jusqu'à la fin", a dit lundi 28 août à l'AFP Annabel Karouby, son agent. "Plus je suis triste, moins j'ai envie de parler… et là, je suis abattu par la disparition de Mireille…", a déclaré sur Twitter Pierre Richard, son comparse du Grand Blond.

Après Claude Rich et Jeanne Moreau, c'est une autre star emblématique du cinéma français qui disparaît. Reconnaissable à sa chevelure dorée, elle a été dans les années 1960 et 1970 la muse du dialoguiste Michel Audiard et du réalisateur Georges Lautner, avec qui elle a collaboré une douzaine de fois.

Née Mireille Aigroz en 1938, elle était devenue dans les années 1950 Mireille Darc, en référence à Jeanne d'Arc et à la rivière l'Arc, située dans le Var. Après quelques apparitions au théâtre, elle explose au cinéma au début des années 1960 en décrochant un rôle dans Pouic Pouic, une comédie de Jean Girault avec Louis de Funès.

La rencontre décisive avec Georges Lautner

L'année suivante, elle fait une rencontre décisive: celle de Georges Lautner, avec qui elle tournera à treize reprises. Pour leur première collaboration, elle retrouve Louis de Funès dans le méconnu mais hilarant Des pissenlits par la racine (1963). En 1964, elle tourne avec Lautner Les Barbouzes, sur un scénario Michel Audiard, où elle joue une fausse ingénue. Âgée de seulement 26 ans, elle s'impose face aux cadors Lino Ventura, Bernard Blier et Francis Blanche.

Jusqu'au début des années 1980, Mireille Darc poursuit cette veine comique avec Ne nous fâchons pas (1966), La Grande Sauterelle (1967), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause! (1970) ou encore Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972), un film d'Yves Robert passé à la postérité grâce à la célèbre robe décolletée du dos qu'elle y porte.

Seule femme de l'univers de Michel Audiard, elle jouait souvent des femmes indépendantes, riantes et sans peur. Et à l'écran elle laissait rarement à ses partenaires masculins les meilleures répliques.

Réalisatrice de documentaires

Mireille Darc n'excellait pas uniquement dans les comédies. Elle s'est illustrée dans quelques récits policiers, dont l'étonnant Galia de Lautner en 1965. Elle a joué aux côtés de Jean Yanne dans la satire de Jean-Luc Godad Week-end (1967). Et dans le thriller politique Mort d'un pourri (1977), elle partage l'écran avec Alain Delon pour une composition sobre mais mémorable. A partir des années 1980, après une opération à cœur ouvert, elle s'éloigne des plateaux. Dans les années 1990, elle était revenue sur le devant de la scène en apparaissant dans de nombreuses séries.

Après une longue carrière de comédienne bien remplie, Mireille Darc s'était lancée dans la réalisation de documentaires, dont Elles sont des dizaines de milliers sans abri (2015), consacré aux femmes SDF. "Les documentaires, je les fais pour me trouver. Ce sont comme des thérapies. J'essaie de trouver mes peurs, d'affronter mes manques", avait-elle déclaré en 2013 à FranceInfo. Mireille Darc avait également fait l'objet d'une bande dessinée de Joann Sfar en 2016, Tu n'as rien à craindre de moi.

Jérôme Lachasse