Jean Rochefort: ses dix grands rôles
Plus de soixante ans qu'il promenait sa moustache réjouissantes sur les plateaux. Jean Rochefort est mort à l'âge de 87 ans, laissant un grand vide dans le cinéma français. Retour sur les grands rôles de ce personnage spirituel au phrasé si unique et à l'élégance intemporelle. Une filmographie marquée par sa fidélité à quelques réalisateurs et par son amitié pour sa "bande du conservatoire".
> Cartouche, 1962
Dans Cartouche, film de capes et d'épées de Philippe de Broca, Jean Rochefort n'a pas encore de moustache. Mais il épaule déjà son ami Jean-Paul Belmondo, rencontré au Conservatoire avec Bruno Cremer, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, avec qui il tournera de nombreux films. C'est sur le tournage de Cartouche qu'il se prend de passion pour l'équitation.
> Les tribulations d'un Chinois en Chine, 1965
Trois ans plus tard, Jean Rochefort retrouve ses deux comparses Jean-Paul Belmondo et Philippe de Broca, pour une adaptation modernisée et hilarante du roman de Jules Verne, Les tribulations d'un Chinois en Chine.
> Le grand blond avec une chaussure noire, 1972
Le Grand blond avec une chaussure noire, avec Pierre Richard et Mireille Darc, est pour Jean Rochefort le premier film d'une collaboration avec le réalisateur Yves Robert. Il enchaînera avec Salut l'artiste, l'année d'après, Le retour du grand blond, en 1974, Un éléphant ça trompe énormément, en 1976, et Nous irons tous au paradis, en 1977, Courage, fuyons, en 1979, Le Château de ma mère en 1990 et Le bal des casse-pieds en 1992.
> L'horloger de Saint-Paul, 1974
Dans les années 1970, Jean Rocherfort enchaîne les films. Dans L'horloger de Saint-Paul, Jean Rochefort campe un policier au côté de Philippe Noiret. C'est son premier film avec Bertrand Tavernier.
>Que la fête commence, 1975
Son rôle de l'abbé Dubois dans le film de Bertrand Tavernier, lui offre, à 46 ans, son premier César dans un second rôle. Il y a côtoie un autre de ses amis chers, Philippe Noiret et y retrouve Jean-Pierre Marielle. Nicole Garcia, qui deviendra sa femme et la mère de son fils Pierre, est également à l'affiche.
> Un éléphant, ça trompe énormément, 1976
C'est le film de bande par excellence. Il est signé Yves Robert. "Je crois beaucoup plus à la collaboration qu'à une direction d'acteur qui me semble primaire. Avec des cinéastes tels Yves Robert, Philippe de Broca ou encore Alain Cavalier, l'osmose a été totale", confiait-il au Figaro en 2013. Jean Rochefort tournera en 1977 la suite, Nous irons tous au paradis.
> Le crabe-tambour, 1978
Jean Rochefort obtient un César du meilleur acteur dans le film de Pierre Schœndœrffer, Le crabe-tambour.
> Tandem, 1987
En 1987, Jean Rochefort retrouve Patrice Leconte, avec qui il a déjà tourné en 1975 Les vécés étaient fermés de l'intérieur (avec Coluche). Jean Rochefort fera de nombreux autres films avec le cinéaste, Le Mari de la coiffeuse, Les Grands Ducs, Ridicule, Tango, ou encore L'Homme du train. Dans Tandem, Jean Rochefort incarne un animateur radio has been, qui sillonne les routes de France avec son assistant Gérard Jugnot.
> Le mari de la coiffeuse, 1990
Patrice Leconte lui offre un rôle dans le très sensuel Mari de la coiffeuse, au côté d'Anna Galiena. "Grâce à mon association avec Delphine Seyrig, (avec qui il a joué au théâtre, NDLR), je suis devenu présentable au regard du sexe féminin, alors qu'avant j'étais considéré comme un rigolo longiligne. Je n'étais certes pas un sex-symbol, mais je devenais crédible dans le contact buccal, en embrassant les femmes au cinéma", racontait-il dans le Figaro.
> Lost in La Mancha, 2002
Difficile d'évoquer la filmographie de Jean Rochefort sans parler du Don Quichotte de Terry Gilliam, projet avorté qui a tout de même donné lieu à un documentaire, en 2001, Lost in La Mancha. Il retrace ce tournage maudit, interrompu notamment par la double hernie discale qui a empêché l'acteur de monter à cheval et donc de poursuivre le film. Rochefort regrettait d'y avoir participé, accusant notamment Terry Gilliam d'avoir maltraité un cheval. Comme il le confiait au Figaro. "Je regrette infiniment l'expérience de Don Quichotte de Terry Gilliam, un metteur en scène pour lequel je n'ai plus d'estime (...) J'avais accepté de monter sur un cheval qui, pour ressembler à Rossinante, n'avait pas été nourri pendant quarante jours (...) À la douleur physique, au renoncement du rôle, s'ajoutait la honte". Il connaît ensuite une sévère dépression.
> Ne le dis à personne, 2006