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Cinéma

Grand Corps Malade se dévoile sur grand écran

Grand Corps Malade, en novembre 2015, sur le plateau de "La Grande Librairie".

Grand Corps Malade, en novembre 2015, sur le plateau de "La Grande Librairie". - Loïc Venance - AFP

Grand Corps Malade se raconte dans un film tiré de son autobiographie. Patients évoque le combat du slameur pour retrouver l'usage de ses bras et de ses jambes, après son accident.

Dans Patients, son premier galop d'essai au cinéma mené sans prétention, Grand Corps Malade raconte avec humilité et humour l'année de rééducation ayant suivi l'accident qui, à 20 ans, l'a rendu tétraplégique.

Coréalisé avec Medhi Idir, qui réalise ses clips, ce long métrage autobiographique est adapté d'un livre du même titre publié en 2012 par le slameur de 39 ans, dans lequel il racontait son combat pour retrouver l'usage de ses bras et de ses jambes.

"Tous les personnages du film ont existé et toutes les scènes ont eu lieu. Par pudeur, j'ai laissé de côté des éléments de mon histoire intime", explique l'artiste au festival de cinéma européen des Arcs en Savoie, où le film était projeté en ouverture.

Mauvais plongeon dans une piscine

Patients narre l'arrivée dans un centre de rééducation de Benjamin, un jeune étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) paralysé après un mauvais plongeon dans une piscine.

Sans jamais chercher le coup d'éclat, le film brille par la sincérité de son propos, bien servi par une galerie de personnages drôles et attachants, portés par une flopée de comédiens épatants, et que le néo-réalisateur a le mérite de ne jamais laisser en chemin.

"J'aime tous les types d'écriture et j'avais envie de me frotter au cinéma. Au fur et à mesure de l'avancée du scénario, je me suis pris au jeu et j'ai eu envie d'aller au bout en le réalisant", explique Fabien Marsaud, son vrai nom.

Combats perdus d'avance

"J'ai pris cette expérience presque froidement. Elle n'a pas été un exutoire. Je n'étais pas dans l'affect mais dans l'application d'un scénario et dans la direction d'acteurs."

Grand Corps Malade décrit avec une légèreté et une autodérision rafraîchissante un quotidien pourtant fait de combats perdus d'avance, de silences, d'intimité bafouée et de renoncements où il faut "niquer des heures" pour passer le temps.

Le slameur n'évite aucune thématique douloureuse liée au handicap - pas même sa très tabou sexualité - et parvient, grâce à une touche d'humour toujours bien placée, à ne jamais flirter avec le larmoyant.

"Humour handicapé"

"Dans les moments de galère, j'avais besoin de me marrer. C'est certainement l'année la plus difficile de ma vie mais j'en garde de bons souvenirs parce qu'on a beaucoup déconné avec les potes du centre. L'humour du film existait vraiment", insiste celui qui se déplace aujourd'hui avec une canne, évoquant même "un humour handicapé", plus "trash et cynique", dont le film dévoile le moins osé.

Si le récit s'alourdit parfois de quelques longueurs et situations prévisibles, Patients offre au spectateur une plongée "pédagogique" dans cet univers.

Côté bande son, le spectateur retrouve NTM, Naas ou encore Lunatic. Produit par Mandarin et Gaumont pour environ 4 millions d'euros, "Patients" sortira dans les salles le 1er mars.

la rédaction avec AFP