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Cinéma

Call me by your name interdit en Tunisie

Timothée Chalamet et Armie Hammer dans "Call me by your name".

Timothée Chalamet et Armie Hammer dans "Call me by your name". - Frenesy Film Company

Le film Call me by your name, nommé aux Oscars, n'a pas obtenu le visa d'exploitation du ministère de la Culture tunisien.

Le film Call me by your name, une histoire d'amour entre deux hommes en lice pour les Oscars, a vu son visa d'exploitation refusé par le ministère tunisien de la Culture, a annoncé mercredi l'un des principaux distributeurs du pays.

Le long-métrage avec Timothée Chalamet et Armie Hammer devait être projeté mercredi soir dans une grande salle du centre de Tunis mais cette dernière a annoncé sur Facebook que l'évènement avait été "annulé".

Le film "a été interdit", a affirmé le distributeur Lassaad Goubantini, en dénonçant "une atteinte aux libertés" et en jugeant que l'interdiction était "sûrement due au sujet du film".

"Contradiction avec la Constitution tunisienne"

Le long-métrage de l'Italien Luca Guadagnino raconte l'éclosion d'une histoire d'amour entre un adolescent de 17 ans et un homme plus âgé.

L'AFP a plusieurs fois tenté de joindre le ministère de la Culture, sans succès.

"Nous avons déposé la demande d'autorisation auprès du ministère de la Culture (...). Nous leur avons même proposé le visionnage (du film) à titre exceptionnel avant la projection pour savoir si ça passait ou pas. Malgré tout ça, on nous a refusé le visa", a dit Lassaad Goubantini.

Une telle interdiction est "en contradiction avec la Constitution tunisienne", a-t-il ajouté, en jugeant cette mesure infantilisante car "le cinéma est un acte assumé" et les spectateurs peuvent choisir d'y aller ou non.

Wonder Woman

Longtemps taboue en Tunisie, l'homosexualité est devenue depuis quelques années, grâce à l'action de plusieurs ONG, un sujet de société régulièrement abordé dans les médias.

Les pratiques homosexuelles restent toutefois punies de trois ans de prison ferme par le Code pénal et les personnes LGBT font face à une hostilité sociale très forte.

L'été dernier, la justice tunisienne avait interdit le film américain Wonder Woman, dont l'actrice principale est israélienne, suite à une plainte du parti nationaliste Al-Chaab.

M.R. avec AFP