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Andy Serkis: "Dans La Planète des Singes - Suprématie, le voyage de César ressemble à celui de Moïse"

Andy Serkis est à l'affiche de "La Planète des Singes - Suprématie", en salles le 2 août 2017

Andy Serkis est à l'affiche de "La Planète des Singes - Suprématie", en salles le 2 août 2017 - BFMTV.com

A l'occasion de la sortie du troisième volet de la franchise La Planète des Singes ce 2 août, Andy Serkis, qui incarne César, s'est confié à BFMTV.com.

Son visage est sans doute moins connu que celui des autres stars hollywoodiennes. Mais au royaume d'Hollywood, le discret Andy Serkis a su imposer sa marque ces dernières années et il fait aujourd'hui partie des plus grands. Celui qui a montré l'étendue de son talent en incarnant aussi bien le mythique Gollum dans la saga du Seigneur des Anneaux, Kong dans le King Kong de son ami Peter Jackson, le capitaine Haddock dans Les aventures de Tintin de Steven Spielberg ou encore Snoke dans la saga Star Wars revient au cinéma dans la franchise La Planète des Singes pour prêter une troisième fois son visage à César.

De passage à Paris pour promouvoir cet ultime et brillant volet baptisé Suprématie, Andy Serkis a accordé un entretien à BFMTV. com. L'occasion pour lui d'évoquer son rôle dans la saga, la particularité de la performance capture, Gollum - forcément - mais aussi son premier film Jungle Book: Origins en tant que réalisateur, une adaptation du Livre de la Jungle avec Christian Bale, Benedict Cumberbatch, Freida Pinto et Cate Blanchett.

Aurait-on tort de dire que votre performance dans ce nouveau volet de La Planète des Singes est la meilleure de votre carrière?

Je ne sais pas, mais je prends le compliment! (rires) En tout cas, elle a sans doute été mon plus grand challenge depuis le début de mon aventure avec le personnage de César, notamment d’un point de vue émotionnel. Mais j’adore l'interpréter, il a vraiment une place particulière dans mon cœur et je suis un peu triste de savoir que c’est sans doute la fin.

En quoi le personnage de César est-il si intéressant à jouer?

Tous les aspects du périple de César ont été passionnants, que ce soit dans le premier volet quand je jouais ce jeune chimpanzé brutalisé par les humains, dans le deuxième volet où il évolue pour devenir un leader de la révolution créé par la société et dans ce troisième volet où il perd sa part d’humanité en raison des épreuves qu’il traverse au début du film. Là, il est davantage dans un esprit de revanche. Dans les trois films, César a évolué aussi bien physiquement qu'émotionnellement.

"La Planète des Singes à une résonance biblique"

En comparaison avec les deux derniers volets, La Planète des Singes - Suprématie est encore bien plus sombre…

Complètement, et nous le ressentions sur le plateau où tout était particulièrement morne, que ce soit en extérieur avec les scènes de neige et de pluie ou dans le le camp de concentration où nous nous retrouvons dans la troisième partie du film. Tout ces éléments ont apporté une émotion très particulière...

Si le film est décrit comme un film de guerre, ne trouvez-vous pas qu'il a des faux-airs de western également?

Oui, il ressemble aux westerns mythiques de Kurosawa et il a également une résonance biblique. Le voyage de César ressemble presque à celui de Moïse, car il conduit son peuple jusqu’à la Terre promise.

La technologie de performance capture est une nouvelle fois bluffante dans ce film. Pensez-vous qu’on puisse aller encore plus loin?

Nous avons été aussi loin que la technologie nous permettait d'aller lorsque nous tournions Suprématie. La performance capture reproduit très fidèlement à l'écran le travail des acteurs. Aujourd'hui, nous avons atteint un niveau très très élevé, mais il y a toujours de la place pour faire mieux. Le challenge dans les années à venir - et je m’y emploie notamment sur mon premier film en tant que réalisateur, Jungle Book -, c'est de transposer le visage d’un acteur sur autre chose que le visage d’un humain. Christian Bale joue par exemple la panthère Bagheera et la technologie doit nous permettre de rendre crédible cette transposition entre l’homme et ces créatures.

"Gollum me suivra jusque dans ma tombe!"

Quand vous regardez vos films tournés en performance capture (Le Seigneur des Anneaux, King Kong, Les aventures de Tintin...), vous reconnaissez-vous malgré tout à l'écran?

Oui, toujours! Je ne me reconnais pas seulement dans les expressions faciales, mais notamment dans les choix que je fais en tant qu’acteur pour chaque interprétation: l’émotion, la psychologie, etc. Toute votre création dans le rôle est visible.

Et sur un plateau, avez-vous le sentiment de faire le même job que les autres?

Oui, car c’est exactement la même chose. Par exemple, quand je joue face à Woody Harrelson, qui incarne le colonel dans ce film, nous nous donnons la réplique et ça n’a aucune importance qu’il ait un costume et du maquillage alors que moi je porte une combinaison avec des capteurs et une caméra. On se regarde dans les yeux et on joue comme deux comédiens qui croyons à nos personnages. En terme de jeu, il n’y a vraiment aucune différence.

Andy Serkis sur le plateau de tournage de "La Planète des Singes - Suprématie"
Andy Serkis sur le plateau de tournage de "La Planète des Singes - Suprématie" © 20tv Century Fox

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?

César fait certainement partie de mes plus grandes fiertés. J'ai eu beaucoup de chance et ça a été un privilège de l’incarner à chaque étape de son voyage. L'expérience fut incroyable. Et évidemment, Gollum dans Le Seigneur des Anneaux est aussi un personnage dont je suis particulièrement fier et je crois qu’il me suivra jusque dans ma tombe! (rires) Je ne peux pas échapper à ce personnage!

"Mon Livre de la Jungle sera plus sombre et sauvage"

Y a-t-il un jour où on ne vous parle pas de Gollum?

Non! (rires) Tous les jours, des gens viennent me voir pour m’en parler, me remercier d’avoir joué Gollum ou me demander de faire la voix de Gollum pour eux. Ma collaboration avec Peter Jackson a occupé une grande partie de ma vie et créer ce personnage ensemble a été fabuleux.

Votre premier film en tant que réalisateur sera une adaptation du Livre de la Jungle. Pourquoi avez-vous choisi d’adapter cette histoire que les gens connaissent bien?

La plupart des gens ne connaissent Le Livre de la Jungle qu’à travers sa version animée des années 1960 chez Disney, et qui est une vision très particulière. J’ai voulu proposer une version qui colle au plus près à la vision de Rudyard Kilpling. Ca se passe au siècle colonial, c'est l’histoire d’un outsider, d'un jeune garçon qui est adopté par les animaux mais qui va réaliser en grandissant qu’il n’appartient pas à ce monde, qu’il est un humain. Le film sera centré sur ce personnage en quête d’identité. Cette nouvelle version sera plus sombre et sauvage et nous utilisons la performance capture pour obtenir une émotion encore plus authentique.