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Cinéma

Alexandre Desplat, le compositeur français oscarisé, prend la défense de Roman Polanski

Alexandre Desplat le 4 mars 2018. Il vient de recevoir l'Oscar de la meilleure musique de film pour La Forme de l'eau.

Alexandre Desplat le 4 mars 2018. Il vient de recevoir l'Oscar de la meilleure musique de film pour La Forme de l'eau. - Mark Ralston / AFP

Le compositeur, récemment oscarisé pour La Forme de l'eau de Guillermo Del Toro, trouve "odieux et infect" d'accuser Roman Polanski alors qu'il "a reconnu les faits" et a été emprisonné quelques semaines.

Doublement oscarisé pour The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson et La Forme de l'eau de Guillermo Del Toro, le compositeur français Alexandre Desplat a pris la défense de Roman Polanski dans les colonnes du Monde le week-end dernier. 

"Il faut arrêter d’accuser Polanski, je trouve cela odieux et infect. C’est un artiste merveilleux. Il a été banni des Etats-Unis et du cinéma américain, il a payé sa dette depuis longtemps. Il faudrait qu’on lui foute la paix", a estimé le compositeur des derniers films de l'auteur du Pianiste

"Il y a eu un juge qui a abusé de son pouvoir"

Interrogé sur les protestations qui ont visé le cinéaste lors de sa venue à la Cinémathèque française à l’automne dernier, Alexandre Desplat a balayé d'un revers de la main cette mobilisation, dénonçant "le peu de connaissance du dossier de ceux qui s’en prennent à Roman".

"Il a reconnu les faits, est allé en prison plusieurs semaines, des accords ont été passés avec les avocats et les juges", a-t-il rappelé, avant de marteler:

"Et puis il y a eu un juge qui a abusé de son pouvoir et a, du jour au lendemain, changé la donne. Quand Roman a su qu’il serait condamné à cinquante ans de prison, il a quitté l’Amérique. Tout le monde aurait fait la même chose."

En octobre dernier, Roman Polanski a été accusé par une cinquième femme d'agressions sexuelles lorsqu'elle était mineure. Le réalisateur a vivement contesté ces accusations, affirmant qu'elles étaient "sans fondement". Natalie Portman a déclaré de son côté en février dernier qu'elle regrettait d'avoir soutenu le cinéaste lors de son assignation à résidence à Gstaad en 2009.

Jérôme Lachasse