Alexandre Desplat, le compositeur français oscarisé, prend la défense de Roman Polanski
Doublement oscarisé pour The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson et La Forme de l'eau de Guillermo Del Toro, le compositeur français Alexandre Desplat a pris la défense de Roman Polanski dans les colonnes du Monde le week-end dernier.
"Il faut arrêter d’accuser Polanski, je trouve cela odieux et infect. C’est un artiste merveilleux. Il a été banni des Etats-Unis et du cinéma américain, il a payé sa dette depuis longtemps. Il faudrait qu’on lui foute la paix", a estimé le compositeur des derniers films de l'auteur du Pianiste.
"Il y a eu un juge qui a abusé de son pouvoir"
Interrogé sur les protestations qui ont visé le cinéaste lors de sa venue à la Cinémathèque française à l’automne dernier, Alexandre Desplat a balayé d'un revers de la main cette mobilisation, dénonçant "le peu de connaissance du dossier de ceux qui s’en prennent à Roman".
"Il a reconnu les faits, est allé en prison plusieurs semaines, des accords ont été passés avec les avocats et les juges", a-t-il rappelé, avant de marteler:
"Et puis il y a eu un juge qui a abusé de son pouvoir et a, du jour au lendemain, changé la donne. Quand Roman a su qu’il serait condamné à cinquante ans de prison, il a quitté l’Amérique. Tout le monde aurait fait la même chose."
En octobre dernier, Roman Polanski a été accusé par une cinquième femme d'agressions sexuelles lorsqu'elle était mineure. Le réalisateur a vivement contesté ces accusations, affirmant qu'elles étaient "sans fondement". Natalie Portman a déclaré de son côté en février dernier qu'elle regrettait d'avoir soutenu le cinéaste lors de son assignation à résidence à Gstaad en 2009.