Youssoupha: "Ils nous ont envoyé comme message 'vous êtes tous nos ennemis'"

Invité samedi soir, aux côtés d'autres personnalités médiatiques, sur le plateau de l'émission On n'est pas couché, le rappeur Youssoupha a réagi aux attentats de Paris.

Ses paroles ont raisonné longtemps sur les réseaux sociaux. Samedi soir, au lendemain des attentats qui ont frappé Paris, le rappeur Youssoupha était invité sur le plateau de On n'est pas couché, rebaptisé On est solidaire, sur France 2. 

"On a perdu beaucoup de temps, suite à Charlie, on a fait beaucoup de débats sur les Charlie, les pas Charlie, les juifs, les pas juifs, les Français, les blancs. En fait, en vrai, ils nous on envoyé comme message 'vous êtes tous nos ennemis'", a-t-il lancé sur ce plateau où se côtoyaient Sylvie Testud, Arno Klarsfled, Jean-Luc Mélenchon, Catherine Frot...

"'Vous êtes sur le territoire français, vous êtes tous nos ennemis', maintenant c'est clair"

"On a perdu des mois à dire qui est qui, qui est à sa place, qui n'est pas à sa place. En fait, on a frappé dans le 93, dans les concerts, des blancs, des noirs. Juste pour vous dire 'vous êtes sur le territoire français, vous êtes tous nos ennemis', maintenant c'est clair, et peut-être on va passer dans des choses plus concrètes, dans la manière dont on perçoit tout ça".

En janvier dernier, après les attentats contre Charlie Hebdo, Youssoupha avait déjà pris position écrivant une chanson qui disait: "La vraie valeur de paix, c'est laquelle?/J'écris ce texte un 9 janvier et quelques mètres à côté c'est la guerre". Il avait également commenté la prise de position de Booba, dont un texte avait fait polémique. "Ai-je une gueule à m’appeler Charlie? Répond moi franchement. T’as mal parlé, tu t’es fait plomber. C’est ça la rue, c’est ça les tranchées".

"On a le droit aussi de fermer sa gueule"

"Je vois ce qu'il veut dire par là, je l'aurais pas dit comme ça", avait expliqué Youssoupha, interrogé sur FaceB.TV. "On a le droit de ne pas être Charlie".

"La personne elle est pas Charlie, peut-être dans le sens où elle ne lisait pas Charlie Hebdo, elle n'était peut-être pas d'accord avec leurs choix éditoriaux, du coup, elle est touchée par les morts mais elle n'est pas Charlie". Concluant: "Tout le monde est devenu arrogant, sûr de lui, tout le monde a un avis. On a le droit aussi de fermer sa gueule".

M. R.