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Vianney: portrait de l'artiste qui va envahir les festivals cet été

Vianney sur scène

Vianney sur scène - Guillaume Souvant - AFP

On peut encore percer sans la télé-réalité et en montant seul sur scène avec une guitare, comme dans les cabarets d'antan: Vianney, à l'affiche de Solidays dimanche, fait souffler ces temps-ci un vent de fraîcheur dans la chanson française.

Avec son apparence d'étudiant ingénu, sa mèche faussement rebelle et les coloris pastels de la pochette de son premier album Idées blanches, Vianney Bureau de son vrai nom, fait davantage penser à un premier de la classe qu'à une tête d'affiche de festivals. Et pourtant, à 24 ans, le jeune homme impose doucement son prénom dans le paysage musical. Après l'entêtant Je te déteste, sa chanson Pas là est l'un des tubes de l'année 2015 et son dernier titre Veronica s'annonce comme l'un des hits de l'été.

Depuis plusieurs mois, l'artiste français sillonne d'ailleurs les scènes de tout l'Hexagone avec ses chansons: après les premières parties de Florent Pagny et ses premiers concerts sous son nom, il sera dimanche au festival Solidays et est attendu cet été aux Francofolies de La Rochelle. "Mon plus grand bonheur jusqu'ici, c'était de jouer mes chansons dans ma chambre. Mais en ce moment, je découvre que, au-delà de la chambre, c'est encore mieux!", raconte à l'AFP celui qui a ouvert le dernier Printemps de Bourges, en avril, "un an jour pour jour après mon tout premier concert".

Sur scène, pas de fioritures: le jeune homme à la voix puissante est seul avec sa guitare, utilisant simplement des systèmes de boucles pour enregistrer une seconde voix ou quelques percussions en frappant sa guitare. "Quand une chanson fonctionne en guitare-voix, c'est vraiment ce que je préfère", convient ce fan des morceaux "les plus épurés" de Neil Young, de Rickie Lee Jones ou "même des Rolling Stones" et qui a pris soin, dans le livret de son album, d'inscrire les accords des chansons.

Un lycée militaire, des études de commerce, en passant par une école de mode

"Militaire très ouvert", son père n'a pas hésité à faire aimer à ses enfants la très antimilitariste chanson Parachutiste de Maxime Le Forestier. "Je ne suis pas antimilitariste, je ne peux pas l'être parce que, autour de moi, des gens ont donné leur vie pour ça... Mais mon père a tout fait pour qu'on puisse être conscient de la beauté des choses sans qu'on soit forcément d'accord".

Né à Pau, ayant grandi à Paris, avec une mère professeur d'économie et ex-instructeur-pilote d'avion, Vianney assume avec le sourire son profil atypique dans le milieu de la musique. Il a adoré fréquenter le lycée militaire de Saint-Cyr, est fan de rugby, ne boit pas d'alcool, a étudié trois ans le commerce puis deux ans le stylisme dans une école de mode à Paris. Un parcours un peu décousu qu'il justifie par une "envie de vivre des trucs différents".

La chanson a finalement fini par prendre toute la place après une rencontre avec celle qui allait devenir sa manageuse: Isabelle Vaudey. Elle découvre les chansons de Vianney grâce à un ami commun, lui fait enregistrer un album puis le propose au label Tôt Ou Tard. Le label, plutôt que sortir le disque, "aurait pu me demander de faire The Voice, comme font plein de producteurs, mais il ne l'a pas fait", se félicite le chanteur. "Ça existe encore, se réjouit-il, les labels qui essaient de développer depuis le début un artiste" qui n'a pas forcément fait le buzz sur internet ou ne vient pas de la télévision.

Un chanteur engagé

Artiste au grand coeur, Vianney est également très engagé dans le milieu associatif, notamment auprès de l'association, Enfance en cancer. "C'est l'association qui récolte le plus de fonds pour la recherche pour le cancer de l'enfant et il faut donner parce que c'est une recherche qui est négligée", confiait en mai dernier, sur le plateau de Non Stop People celui qui ose dire non à une potentielle participation au show annuel des Enfoirés.

Romain IRIARTE avec AFP