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Roman Polanski dénonce son exclusion de l'Académie des Oscars et menace de porter plainte

Roman Polanski en octobre 2017

Roman Polanski en octobre 2017 - Lionel Bonaventure / AFP

Roman Polanski a été exclu début mai de l'Académie des Oscars pour avoir violé en 1977 une adolescente de 13 ans.

Accusé d'agressions sexuelles sur mineures par plusieurs femmes, le réalisateur Roman Polanski a été exclu le 3 mai de l'Académie des Oscars pour avoir violé en 1977 une adolescente de 13 ans. Le cinéaste oscarisé pour Le Pianiste menace depuis de porter plainte contre l'Académie, a annoncé son avocat Harland Braun dans les colonnes du Los Angeles Times.

Ce dernier affirme dans une lettre obtenue par le quotidien que l'Académie est allée à l'encontre de ses propres règles et des lois de l'état de Californie en empêchant le réalisateur de défendre sa position. L'Académie des Oscars a pourtant suivi les nouvelles normes de bonne conduite adoptées depuis l'affaire Weinstein:

"Le Conseil des gouverneurs de l'Académie des arts et sciences du cinéma s'est réuni mardi [1er mai] et a voté l'expulsion de l'acteur Bill Cosby et du réalisateur Roman Polanski de ses membres, en accord avec ses normes de bonne conduite", a indiqué dans un communiqué de l'Académie. "Le Conseil continue à encourager des normes éthiques qui exigent de ses membres de se conformer à ses valeurs de respect de la dignité humaine".

"Une chance de pouvoir présenter sa version des faits"

"Tout ce que nous demandons est une audience, une chance de pouvoir présenter sa version des faits", a martelé Harland Braun, qui menace de s'en "remettre à la justice". 

Roman Polanski, rappelle-t-il, a séjourné 42 jours en prison en 1977, avant de s'exiler des Etats-Unis. Samantha Geimer, sa victime, a déclaré dans la presse qu'elle lui avait pardonné. Après l'expulsion du réalisateur des Oscars, elle a d'ailleurs estimé dans Vanity Fair que "cette horrible et cruelle action servait uniquement les apparences".

Roman Polanski a lui aussi dénoncé via son avocat "l'hypocrisie" de cette Académie qui lui a décerné en 2003 l'Oscar du Meilleur réalisateur. "Lorsque la statuette lui a été donnée, tout le monde connaissait le délit. Ce n'était pas un secret", lance l'avocat. "Et tout d'un coup, tout le monde retourne sa veste et l'exclut sans audience? Je suis persuadé qu'ils se sont dits que ça allait être facile, qu'un réalisateur de 84 ans n'allait pas contre-attaquer". 

Jérôme Lachasse