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Journal d'une princesse: ce qu'il faut retenir des mémoires de Carrie Fisher

Carrie Fisher dans "La guerre des étoiles" en 1977.

Carrie Fisher dans "La guerre des étoiles" en 1977. - LucasFilm

Le Journal d'une princesse écrit par Carrie Fisher peu de temps avant sa mort en 2016, vient de paraître en français. Elle y raconte avec humour ses souvenirs du tournage du premier Star Wars en 1976 et sa brève histoire avec Harrison Ford.

Elle s'appelait Carrie Fisher. Mais pour le monde entier elle était et restera la princesse Léia de Star Wars. L'actrice disparue le 27 décembre 2016 venait de publier son Journal d'une princesse, évoquant ses souvenirs du tournage de la mythique saga.

Le livre avait fait grand bruit, lors de sa sortie en novembre 2016 car Carrie Fisher y révélait pour la première fois l'histoire qu'elle avait eu avec Harrison Ford en marge du tournage du tout premier Star Wars, en 1976. Une histoire qu'elle avait tue pendant près de quarante ans. Alors que la traduction française vient de paraître, voici quelques anecdotes racontées avec l'humour et le second degré dont Carrie Fisher était si bien pourvue. Journal d'une princesse se lit avec d'autant plus de nostalgie que son auteur n'est plus là pour en rigoler sur les plateaux télé, flanquée de son chien, le baveux Gary.

Harrison Ford, ce héros au front noble

Il serait injuste de réduire le Journal d'une princesse au récit de la liaison que Carrie Fisher et Harrison Ford, même si cette histoire occupe une place prépondérante dans le livre. L'acteur y est décrit comme un type assez taiseux, à la mâle assurance et dont l'un des seuls compliments qu'il lui ait fait est "tu as les yeux d'une biche et les couilles d'un samouraï". Mais aussi un homme au charisme fou, une star en puissance.

"J'ai regardé Harrison, raconte-t-elle après leur première nuit d'amour, au lendemain d'une soirée assez rocambolesque et d'un baiser fougueux à l'arrière d'un taxi. Mon dieu qu'il était beau. Non, non, il était encore plus que ça.(...) Il avait un visage de héros, avec quelques mèches de cheveux qui tombaient sur son noble front légèrement plissé".

Mais surtout, on apprend que cette histoire a été pour Carrie Fisher bien plus qu'un amour de tournage. Elle a été réellement amoureuse de Harrison Ford et toujours très mal à l'aise en sa présence, comme la jeune fille de 19 ans peu sûre d'elle qu'elle était en 1976, pendant le tournage de Star Wars.

"Si Harrison n'a pas vu que j'avais des sentiments pour lui, alors il n'est pas aussi intelligent que je le crois. Mais je suis certaine qu'il l'a vu. Donc je l'ai aimé et il m'a laissé faire."

Carrie Fisher (princesse Léia) et Harrison Ford (Han Solo) dans "L'empire contre-attaque".
Carrie Fisher (princesse Léia) et Harrison Ford (Han Solo) dans "L'empire contre-attaque". © LucasFilm

Leia, ce personnage encombrant

Dès la sortie de Star Wars, la notoriété est littéralement tombée sur les trois acteurs. Carrie Fisher, qui n'y était pas du tout préparée, est devenue "pour l'éternité" la princesse Leia. Celle qui signe encore les autographes de PLO (Princesse Leia Organa) et se retourne poliment quand les gens l'interpellent d'un "princesse" dans la rue. Un personnage qu'elle aime à force de l'avoir côtoyé, mais qui l'a beaucoup encombré.

"Je suis Leia. Vous pouvez me prendre ma maison, mais vous ne pouvez pas m'enlever ça. Je n'aurais jamais cru qu'un jour j'espérerais qu'en fait, si, on puisse me l'enlever".

L'actrice consacre un long chapitre, plein d'humour et de tendresse, aux fans qui viennent la voir lors des conventions. Elle décrit la déception des enfants qui la découvrent quarante ans après. A tous ces garçons jeunes ou moins jeunes, dont elle a été le "premier amour".

"C'est véritablement un honneur d'avoir suscité les premiers émois de tant de garçons. (...) Je me suis dit un jour, en finissant d'apposer mon élégante signature sur une énième photo de moi dans ce foutu bikini d'esclave, qu'on pourrait croire que quelqu'un m'a convaincue qu'à force de dédicacer ces images provocantes je vais comme par magie redevenir jeune et mince".
Carrie Fisher dans le célébrissime bikini qu'elle porte dans "Le retour du jedi".
Carrie Fisher dans le célébrissime bikini qu'elle porte dans "Le retour du jedi". © Lucas Films

Star Wars, un film à petit budget au destin inattendu

Quand on voit les millions déployés pour tourner les récents épisodes de Star Wars, on a du mal à imaginer ce qu'était le premier volet de la saga: un film de SF "à petit budget". C'est ce que raconte Carrie Fisher, payée "une misère" pour le tourner et qui voyagea de Los Angeles à Londres, où était le tournage, "en classe économique".

Le film a eu tellement de succès dès sa sortie qu'il a posé les bases pour tous les blockbusters. "Le terme blockbuster est né parce que la queue pour acheter des billets descendait jusqu'au trottoir, s'interrompait le temps de traverser la route, et reprenait avec le même enthousiasme au niveau du bloc d'immeubles voisins", raconte Carrie Fisher.

L'immense succès de Star Wars a été totalement inattendu. Du moins pour Carrie Fisher. "Si j'avais sur que Star Wars allait avoir un tel impact, je me serais mieux habillée pour ces émissions de télé et j'aurais refusé cette coiffure insensée (même si elle a modestement contribué à ce succès en faisant beaucoup parler d'elle.) Et jamais je n'aurais aveuglément renoncé à tous les droits sur le merchandising à mon image", conclut-elle.

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journal d'une princesse

De Carrie Fisher, aux éditions Fantask, 19,95 euros

Magali Rangin