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Jérémy Ferrari: "Je fais toujours des références à l'actu"

Jérémy Ferrari, sur scène au théâtre du Trianon.

Jérémy Ferrari, sur scène au théâtre du Trianon. - BFMTV

Dans son spectacle Vends deux pièces à Beyrouth, il passe l'actualité à la moulinette, se glissant dans la peau d'un terroriste et faisant rire sur des sujets graves comme les guerres.

Daesh, les frères Kouachi, le jihadisme... aucun sujet n'est tabou, pour l'humoriste Jérémy Ferrari. Dans son spectacle Vends deux pièces à Beyrouth, il évoque l'actualité, et parvient à faire rire sur des sujets aussi délicats que les guerres, les attentats, le terrorisme... 

"C'est formidable la guerre, ça me permet de parler de l'armée, de l'armement, des politiques, de plein de trucs", explique-t-il à BFMTV. "Mais je crois qu'il faut arrêter de prendre des gens pour des cons. Et dans ce spectacle, j'essaie d'expliquer pourquoi on nous prend un peu pour des cons", ajoute-t-il en riant.

"Moi je ne suis pas en guerre"

"Dans mes spectacles, je parle de la vie des gens. Les gens n'ont pas forcément conscience que quand on parle de guerre, en fait on parle d'eux. Pourquoi le prix de l'essence augmente, pourquoi on se fait tirer dessus, pourquoi est-ce que quand on donne tous les ans à une ONG le problème ne se résout pas? Est-ce qu'on dit la vérité aux gens? Moi ce dont j'avais envie, c'était de creuser ça".

C'est d'ailleurs, et sans rire cette fois-ci, ce qu'il a dit en substance à Manuel Valls, le 16 janvier dernier, sur le plateau de On n'est pas couché. Interpellant le Premier ministre, il a lancé: "Vous avez dit qu'on était en guerre. Non non non. Vous, vous êtes en guerre, votre gouvernement est en guerre. Nous, on n'est pas en guerre, nous on se fait tirer dessus quand on va voir des concerts. (...) Vous êtes en guerre, vos décisions à l'international sont en guerre. Moi je ne suis pas en guerre".

"Un artiste ne doit pas donner de leçons de morale"

Dans son premier one-man show, Hallelujah Bordel!, il abordait le thème des religions, et voulait amener les gens à "prendre sur recul sur leur religion". "Un artiste ne doit pas donner aux gens de leçons de morale, leur dire quoi penser. Moi ce que j'essaie de faire, ce que j'ai fait avec la religion c'est de leur dire 'voilà ce qu'il y a dans les textes'. Vous voyez, il y a du bon, il y a du mauvais, est-ce que ça vaut le coup de dire qu'il n'y a que du bon ou que du mauvais, et est-ce que ça vaut le coup de se taper dessus?".

Son humour vise non seulement à faire rire, mais aussi à faire réfléchir le public. Et son spectacle, très documenté, comporte des informations assez pointues, mais vulgarisées. "Je veux être un artiste populaire absolument pas segmentant", assure celui qui se veut "proche des gens" et se dit "prêt à risquer son confort pour eux". 

Lancé en 2010 par l'émission de Laurent Ruquier sur France 2, On n'demande qu'à en rire, il remplit depuis les salles, avec ses spectacles Hallelujah Bordel! ou encore La tournée du trio, avec Arnaud Tsamere et Baptiste Lecaplain. 

Après le Trianon, il sera à l'Olympia, avant d'entamer une tournée dans toute la France.

M. R. avec Edouard Bonnamour