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Jean-Paul Belmondo: "Jamais je n'aurais pu imaginer que la situation dégénérerait ainsi en France"

Jean-Paul Belmondo honoré à la Mostra de Venise en 2016

Jean-Paul Belmondo honoré à la Mostra de Venise en 2016 - Tiziana Fabi - AFP

Alors que ses mémoires Mille vies valent mieux qu'une sortiront le 7 novembre prochain, l'acteur s'est confié au Point sur l'état de la France, évoquant notamment les attentats qui ont touché le pays et exprimant son soutien à la police.

Un monument du cinéma. Un acteur à la carrière immense. Et un homme qui fait toujours figure de modèle pour les nouvelles générations de comédiens. Sa vie, son histoire, Jean-Paul Belmondo la raconte dans ses mémoires, Mille vies valent mieux qu'une (aux éditions Fayard), qui sortiront le 7 novembre. Alors que Le Point dévoile les bonnes feuilles de ce livre très attendu dans sa dernière édition, l'acteur s'est livré à quelques confidences supplémentaires. Sur la France, qu'il aime. Les Français, dont il admire l'optimisme malgré le contexte. Les politiques, qu'ils n'épargnent pas. Et sur la police, qu'il soutient désormais sans failles.

La France justement, Jean-Paul Belmondo la résume ainsi: "La France, c'est moi... et les autres, c'est vivre ensemble, bien rigoler. Une douceur de vivre, un esprit impertinent, les jolies femmes..." Mais cette "douceur de vivre", a durement été éprouvée par les différents attentats qui ont frappé le pays. L'acteur confie alors à ce sujet: "Je suis triste, bien sûr, mais content que les gens restent quand même optimistes. Il refuse de se laisser abattre, de céder à la menace des attentats." Et d'ajouter: "C'est bien, il faut rester courageux, Jamais je n'aurais pu imaginer, quand je repense à cette France gaie que j'ai connue, que la situation dégénérerait ainsi"

"Les politiques évitent le contact avec la réalité"

"Nous, on sortait de la guerre, il y avait de l'insouciance, la joie d'avoir retrouvé la liberté, se souvient le comédien. Aujourd'hui, les conditions sont plus dures. Les attentats, le chômage, la crise financière, quand votre avenir vous inquiète, il est plus difficile de vous réjouir du présent. Mais il faut rester optimiste, profiter de la vie."

Reconnaissant qu'il est "très difficile" pour lui de comprendre la "haine" de ceux qui veulent détruire la France, Jean-Paul Belmondo fait part de son inquiétude "de voir cette montée de la violence au nom de la religion". "Toute forme d'extrémisme fait peur, qu'il soit musulman, catholique ou juif", lâche-t-il.

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Au cours de l'entretien, Jean-Paul Belmondo pointe également du doigt les politiques qui, selon lui, ne sont pas en phase avec la réalité: "Ces gens-là vivent dans leur bulle, dans leur monde. Ils ne vont pas voir le 'populo', ils restent terrés derrière leur bureau et, s'ils font une sortie, évidemment, le terrain est préparé, ils évitent le contact avec la réalité." Et d'émettre un souhait: "Je voudrais voir des politiques plus jeunes, une nouvelle génération. Qu'il y ait un véritable changement."

"Je suis pour les flics"

L'inoubliable héros de Peur sur la ville a évoqué aussi son rapport avec les policiers, qu'ils égratignent dans son livre en raison de ses mésaventures passées: "Ils ne m'ont pas épargné. Je vous rappelle que je suis tombé dans le coma en 1966 à la suite d'un coup de matraque. Que je leur ai fait un procès où il y a eu un non-lieu. Ils m'en ont longtemps voulu. Pour les amendes, ils ne me loupaient pas."

Réconcilié avec les forces de l'ordre lors du tournage de Peur sur la ville, l'acteur leur apporte aujourd'hui son soutien: "Je suis derrière eux. Je suis pour les flics. Ce qui est arrivé à Viry-Châtillon est une horreur."